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Moscovici: "il faut laisser les Grecs faire leur choix"

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Le commissaire européen chargé de l'Economie ne veut pas une sortie de la Grèce de la zone euro. Mais il rappelle que la "dette n'est pas faite pour être effacée".

A Bruxelles, le ton est plus modéré qu'en Allemagne. Dans un entretien au Monde ce 7 janvier, Pierre Moscovici, commissaire européen chargé de l'Economie, a déclaré qu'il fallait "laisser les Grecs faire leur choix". Mais surtout, il a précisé que "quel que soit leur choix, il sera respecté. Ce n’est pas à nous de sélectionner, d’ostraciser, le dirigeant d’un pays de l’Union européenne".

Pierre Moscovici ne veut pas que la Grèce sorte de la zone euro. C'est pour cela qu'il précise que si une annulation partielle ou totale de la dette est exclue, elle peut être remboursée "à un rythme ou à un autre". Un rééchelonnement pourrait donc être envisagé. "Un effacement de la dette, totale ou partielle, a un coût pour les citoyens de l’Union européenne, Allemands, Italiens, Français, en fonction des créances sur la Grèce détenues par les économies de ces pays".

Le commissaire européen précise que "ce n'est pas de davantage d'austérité dont le pays a besoin, mais d'une meilleure collecte des impôts, d'une économie plus compétitive".

Surveillance plus distante

Il appelle donc à une poursuite des réformes, surtout si le pays veut recevoir les 4 milliards d'euros prévus. Pierre Moscovici voudrait aussi laisser plus de liberté à la Grèce. Selon lui, une surveillance doit être maintenue mais "de manière plus distante, à travers des missions plus légères, moins fréquentes".

Le rendement des obligations souveraines grecques à 10 ans a repassé mercredi la barre des 10% pour la première fois depuis septembre 2013 en raison des inquiétudes croissantes à l'approche des législatives anticipées.

Ce brutal regain de tension sur les marchés financiers grecs s'explique par la perspective de voir le scrutin du 25 janvier remporté par le parti de gauche Syriza, opposé aux mesures d'austérité prévues par le plan d'aide international. Les évocations d'une possible sortie de la Grèce de l'euro vont bon train depuis que l'hebdomadaire allemand Der Spiegel a affirmé ce week-end qu'Angela Merkel serait prête à laisser la Grèce sortir de la zone euro en cas de victoire de la gauche radicale Syriza aux législatives, et que ce parti remettrait en cause la rigueur.

Berlin n'a pas démenti ces informations, tout en affirmant que le gouvernement ne menait pas une telle discussion. Le leader de Syriza, Alexis Tsipras, veut en finir avec l'austérité imposée par les créanciers internationaux et souhaite restructurer la dette grecque.