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Moscovici: "il y a des flexibilités" dans les règles européennes

L'ancien titulaire de Bercy a refusé de confirmer son poste exact à Bruxelles

L'ancien titulaire de Bercy a refusé de confirmer son poste exact à Bruxelles - Louisa Gouliamaki AFP

Le futur commissaire aux affaires économiques a plaidé dimanche 7 septembre pour une application "flexible et pas trop rigide" des règles européennes.

Pierre Moscovici, pressenti pour prendre le portefeuille des Affaires économiques dans la nouvelle Commission européenne, a assuré dimanche 7 septembre que la France "appliquera les règles" de réduction des déficits, relevant que ces règles avaient des "flexibilités", dans une interview sur TV5 Monde, RFI et le Monde.

Pierre Moscovici n'a pas confirmé officiellement ses nouvelles fonctions, alors que les portefeuilles des nouveaux commissaires doivent être dévoilés par le président de la future Commission européenne, Jean-Claude Juncker, cette semaine. Il a juste a précisé que le commissaire Français "occupera une responsabilité importante", car "rien n'est interdit à un Français." "Je ne serai pas l'ambassadeur d'un pays, je ne serai pas l'ambassadeur d'un parti. J'agirai au nom de règles européennes. Bien sûr je le ferai avec ma sensibilité"

"Pas des règles trop rigides"

Concernant la réduction des déficits, "il y a des règles (...) il faut les appliquer" et "la France appliquera les règles, à ma connaissance", sans demander de dérogation, a déclaré l'ex-ministre dans l'émission Internationales. Mais "ces règles ne sont pas non plus des règles absurdes, trop rigides, il y a des flexibilités", a nuancé M. Moscovici. Il a souligné qu'il ne pouvait y avoir "à l'égard de la France ni complaisance, ni non plus ignorance de la situation réelle de cette économie".

"L'important, c'est le cap"

Avec un déficit public attendu à 4% du PIB en 2014, la France ne devrait pas être en situation de tenir son engagement de réduire son déficit sous 3% en 2015, selon les observateurs. "Les traités ne disent pas 3% de déficit, ils disent 3% de déficit comme objectif, ils regardent le chemin pour y arriver et ils s'attachent à une autre donnée, la réduction des déficits structurels", a expliqué le proche du président François Hollande.

Au final, pour la Commission "ce qui est important c'est qu'il y ait des caps, des boussoles" et "le cap suivi par la France c'est le cap d'un pays qui réduit ses dépenses". "C'est un pays qui agit pour ses entreprises, c'est le pacte de responsabilité, c'est un pays qui mène des réformes structurelles, c'est à partir de tous ces paramètres,que les Européens, pas tel ou tel commissaire, auront à apprécier cette situation, mais ils le feront je suis persuadé dans le respect des règles et avec intelligence", a indiqué M. Moscovici.

Il a rappelé avoir obtenu en 2013 de la Commission quand il était ministre des finances un délai de deux ans pour le passage en deçà de 3% du PIB des déficits français. Le commissaire de l'époque Olli Rehn, qui était en charge des affaires économiques et monétaires, a pris cette décision "parce qu'il considérait que les circonstances objectives de l'économie française étaient telles que respecter le délai eut été un danger majeur pour l'économie française. Ca aurait été la mort de la croissance française", a-t-il rappelé.

J. H. avec AFP et Reuters