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Mur budgétaire : tension à son comble aux Etats-Unis

Le ton monte à 24 heures de l'entrée en vigueur du fiscal cliff

Le ton monte à 24 heures de l'entrée en vigueur du fiscal cliff - -

Par médias interposés, Barack Obama et le parti républicain ont haussé le ton les uns envers les autres ce dimanche, au moment où les élus continuent de négocier pour éviter une cure d’austérité brutale lundi à minuit.

La tension est encore montée ce 30 décembre à Washington. A l’avant-veille de l’entrée en vigueur automatiques de mesures d’austérité brutales de 600 milliards d'euros, appelée "falaise fiscale", Barack Obama et les républicains s'accusent mutuellement d'être responsables du blocage des négociations.

La dette des Etats-Unis, dont le président est démocrate mais dont une partie du Parlement est à majorité républicaine, atteindra le 31 décembre son seuil maximal. La loi prévoit donc la mise en place automatique d’augmentation d’impôts pour tous et de coupes dans les dépenses publiques dès le 1er janvier. Un "mur fiscal" que dénoncent les entreprises et la population du fait que selon les économistes, il risquerait de faire retomber l’Amérique en récession.

Pas de solution au problème de l'endettement

Pour l’éviter, il faut que les politiciens trouvent un accord, qui semble encore hors de portée. Mais selon Barack Obama, qui s’exprimait dans un entretien télévisé ce dimanche, si les négociations achoppent, c’est à cause de ses adversaires politiques. Le président démocrate ils n'arrivent pas à accepter l'idée que "les impôts des Américains les plus riches devraient augmenter un petit peu".

Des déclarations qui ont fait réagir fortement le président républicain de la Chambre des représentants, l’une des deux chambres du Parlement américain, John Boehner. "Les Américains ont élu le président Obama pour diriger, pas pour accuser", a-t-il répliqué. Il dénonce de son côté le manque de courage du président qui l’empêche de "tenir tête à son propre parti".

Pendant ce temps-là, les chefs de file républicain et démocrate du Sénat continuaient d’essayer de trouver un accord de dernière minute que pourraient voter la Chambre des représentants, où les républicains sont majoritaires.

Paradoxalement, aucun camp n'a vraiment intérêt à la réussite des négociations en cours, dans cette énième crise depuis que les républicains ont pris le contrôle de la Chambre il y a deux ans. Si le "mur budgétaire" se produisait, Barack Obama obtiendrait la hausse des contributions pour les plus riches qu'il recherche. Et les républicains n'auraient plus qu'à voter après le 1er janvier de nouveaux allègements pour la classe moyenne, sans trahir leur promesse de ne pas augmenter les impôts.

Le sénateur républicain Lindsey Graham a pris acte de cette situation dimanche sur Fox News. "Bravo au président. Il a tenu bon. Il va obtenir des hausses de taux d'imposition", a-t-il dit. Mais "la mauvaise nouvelle pour ce pays est que nous avons peu avancé pour sortir de notre endettement", a-t-il ajouté.

Vendredi, Barack Obama avait prévenu que si un compromis acceptable pour tous n’était pas trouvé par les sénateurs, il demanderait à au chef de file des démocrates de présenter un texte de loi pour bloquer les hausses d'impôts automatiques et de le soumettre au vote, forçant ainsi les républicains à prendre la responsabilité d'un blocage.

Nina Godart et avec agences