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Naoto Kan prend la tête du gouvernement japonais

Le ministre japonais des Finances, Naoto Kan, a été élu vendredi à la tête du Parti démocrate (PDJ) au pouvoir, puis au poste de Premier ministre à l'issue d'un vote de pure forme de la chambre basse du Parlement. /Photo prise le 4 juin 2010/REUTERS/Kyodo

Le ministre japonais des Finances, Naoto Kan, a été élu vendredi à la tête du Parti démocrate (PDJ) au pouvoir, puis au poste de Premier ministre à l'issue d'un vote de pure forme de la chambre basse du Parlement. /Photo prise le 4 juin 2010/REUTERS/Kyodo - -

par Linda Sieg et Yoko Nishikawa TOKYO - Le ministre japonais des Finances, Naoto Kan, a été élu vendredi à la tête du Parti démocrate (PDJ) au...

par Linda Sieg et Yoko Nishikawa

TOKYO (Reuters) - Le ministre japonais des Finances, Naoto Kan, a été élu vendredi à la tête du Parti démocrate (PDJ) au pouvoir, puis au poste de Premier ministre à l'issue d'un vote de pure forme de la chambre basse du Parlement.

A 63 ans, il devient ainsi le cinquième chef du gouvernement en trois ans et aura pour mission immédiate de relancer le PDJ dans la perspective des élections sénatoriales de juillet prochain.

Considéré comme un conservateur sur le plan fiscal et jadis détracteur éminent de la bureaucratie, il hérite d'une dette publique énorme et devra s'atteler à redresser l'économie d'un pays vieillissant sur lequel les dépenses sociales pèsent lourd.

Naoto Kan, désigné à une très large majorité par les délégués du Parti démocrate, succède à Yukio Hatoyama, qui a démissionné mercredi en compagnie du numéro deux du PDJ, sur fond de popularité en chute libre et de contestation interne au parti, huit mois à peine après la victoire des démocrates aux élections législatives.

"Avec vous tous, j'aimerais d'abord arrêter des positions fermes ou des plans de reconstruction du Japon (...) avant les élections sénatoriales", a déclaré Kan dans son discours d'investiture à la tête du PDJ.

La démission surprise d'Hatoyama a suscité l'inquiétude des investisseurs, qui craignent de voir le gouvernement reporter la présentation de son plan de réduction de la dette publique et de relance de la croissance, attendu dans la courant du mois.

Les marchés ont toutefois réservé un bon accueil à son successeur, dont l'avènement relance les chances de la formation au pouvoir pour le scrutin de juillet. Beaucoup s'interrogent toutefois sur sa marge de manoeuvre.

"Si Hatoyama était resté, le Parti aurait subi un grave revers lors des élections et la situation politique aurait été chaotique. Mais, avec Kan maintenant aux affaires, le sentiment de stagnation dans la politique et dans l'économie recule un peu, même si beaucoup dépendra de la composition du gouvernement", commente Hiroyuki Nakai, responsable de la stratégie chez Tokai Tokyo Research. .

Le nouveau chef du gouvernement, ancien ministre de la Santé qui a entamé sa carrière politique en tant que militant de base, s'est forgé une image de conservateur en matière de fiscalité et s'est parfois montré critique à l'égard de la Banque centrale, depuis son arrivée aux Finances, en janvier.

Il faisait partie des rares membres de l'exécutif qui ont réclamé un débat sur l'augmentation de 5% de la TVA réclamée par les économistes pour financer les programmes sociaux et faire face au vieillissement de la population.

Grégory Blachier et Jean-Philippe Lefief pour le service français