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"Nous n'allons pas négocier avant d'avoir reçu la lettre d'adieu du gouvernement britannique"

Jean-Claude Juncker appelle à se montrer ferme.

Jean-Claude Juncker appelle à se montrer ferme. - Frédérick Florin - AFP

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, estime que l'Union européenne doit se montrer "intransigeante" face à des "manoeuvres" britanniques sur les conditions du "Brexit".

"Nous n'allons pas négocier avant d'avoir reçu la lettre d'adieu du gouvernement britannique". Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a appelé l'Union européenne à se montrer ferme face au Royaume-Uni au sujet du Brexit, lors d'un colloque à Paris avec le Premier ministre français Manuel Valls. "Il doit être évident que si le Royaume-Uni veut avoir un libre accès au marché intérieur, (il faut) que toutes les règles et que toutes les libertés qui entourent le marché intérieur soient intégralement respectées. On ne peut pas être un pied dehors et un pied dedans", a poursuivi le Luxembourgeois.

"Sur ce point nous devons être intransigeants. Je vois les manoeuvres. Le Royaume-Uni, son gouvernement, les milieux qui sont proches de lui, sont déjà en train d'expliquer aux industriels du continent que oui, il faudra tout de même que les relations soient le plus paisibles possible. Oui. Qu'elles soient le plus amicales possible. Oui", a-t-il dit.

Ne pas détricoter le marché intérieur

Mais "il ne faudrait pas que des pans entiers de l'industrie européenne s'engagent dans des pourparlers secrets, dans des chambres noires, rideaux tirés avec les envoyés du gouvernement britannique", a poursuivi Jean-Claude Juncker. "Si nous commençons à détricoter le marché intérieur en (nous) mettant à disposition (...) du bon vouloir d'un État qui a décidé de (partir), nous inaugurerons la fin de l'Europe", a-t-il averti.

La Première ministre britannique Theresa May a indiqué qu'elle voulait déclencher l'article 50 du Traité européen de Lisbonne avant la fin du mois de mars prochain, ouvrant la voie à une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne début 2019.

Cette volonté d'aller vite et son ton sans concession sur l'immigration a laissé penser qu'elle penchait pour un "Brexit dur", c'est-à-dire ponctué d'une négociation a minima avec Bruxelles. François Hollande a lui aussi plaidé jeudi soir la "fermeté" face à Londres dans les futures négociations sur le Brexit.

D. L. avec AFP