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Il n'y aura "pas de sortie de crise avant 2018"

Joseph Stiglitz ne voit pas de sortie de la crise avant 2018

Joseph Stiglitz ne voit pas de sortie de la crise avant 2018 - -

Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001 et invité du 20h30 de BFM Business lundi 10 septembre, s’est longuement exprimé sur la crise économique que traversent les pays développés depuis 2008. S’il ne la considère pas comme étant pire que la grande dépression de 1929, il reste très pessimiste quant à sa résolution.

Il va falloir s’armer de patience sur la résolution de la crise. C’est en substance ce qu’a affirmé Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001 interviewé hier dans le 20h30 de BFM Business.

"Même les plus optimistes ne nous voient pas sortir de la crise et revenir au plein emploi avant 2018. Malheureusement, et à moins de changer les politiques, il faudra donc des années avant que la crise ne se termine", affirme ainsi le professeur à l’université de Columbia (New York City).

L’économiste estime, en effet, que cette crise économique que traversent actuellement les pays développés témoigne "d’une faillite du système économique et politique". "Les forces du marché jouent un rôle mais elles sont le fait de décisions publiques", poursuit Joseph Stiglitz. Il ajoute que "l’argent a une influence grandissante sur les processus politiques" et cite ainsi l’exemple de l’élection présidentielle américaine et du système de financement des campagnes qui repose largement sur les contributions privées.

Joseph Stiglitz considère toutefois que la crise actuelle "n’est pas pire que la grande dépression de 1929, si ce n’est pour certains pays". Le Prix Nobel évoque ainsi l’Espagne où "un quart des personnes actives n’ont pas d’emploi et 50% des jeunes sont au chômage".

La France moins inégalitaire que les Etats-Unis

Concernant son domaine de prédilection, les inégalités entre les habitants d’un même pays, il a tenu à bien souligner que "la situation de la France n’a rien à voir avec celle des Etats-Unis ou encore du Royaume-Uni. Aux Etats-Unis , les perspectives d’avenir d’un enfant dépendent beaucoup plus des revenus de ses parent que dans tous les autres pays du monde".

De ce point de vue, "la France fait mieux que les Etats-Unis mais pas aussi bien que les pays scandinaves". Il note également que "les pays européens vont dans la direction des Etats-Unis, ce qui devrait être une inquiétude grave".

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