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Obama englué dans la réforme de l'assurance-maladie

Obama doit encore convaincre du bien-fondé de son système d'assurance-maladie

Obama doit encore convaincre du bien-fondé de son système d'assurance-maladie - -

Le portail internet du nouveau système d'assurance-maladie connait des ratés depuis son lancement. Barack Obama s'est excusé, ce mercredi 30 octobre, de cette débacle.

"Débâcle", le mot est lâché. L'administration de Barack Obama a assumé, ce mercredi 30 octobre, la responsabilité de la "débâcle" des premiers pas de la réforme du système d'assurance maladie.

Convoquée lors d'une audition très médiatisée à la Chambre des représentants, la secrétaire à la Santé Kathleen Sebelius a présenté d'emblée ses excuses pour les ratés du portail internet healthcare.gov, lancé le 1er octobre à grand renfort de communication gouvernementale.

C'est sur ce site que des millions d'Américains actuellement non assurés devaient pouvoir sélectionner, aussi facilement que sur Amazon ou Expedia, un plan d'assurance santé, avec le montant des aides financières publiques indiqué directement à chaque utilisateur en fonction des revenus.

Mais dès sa mise en ligne, il y a un mois, les défaillances du site se sont multipliées. Temps d'attente invraisemblables, pages gelées, messages d'erreurs à la fin du processus d'inscription, calcul erroné des crédits d'impôts, erreurs dans les transmissions des informations aux assureurs: le gouvernement a dû lancer en urgence une révision des complexes systèmes informatiques qui sera fini le 30 novembre.

Les républicains doutent du système

Mais les républicains doutent publiquement des assurances du gouvernement. Ils voient dans les défauts du site la preuve que ce n'est pas le rôle de l'Etat fédéral de gérer un système d'assurances privées.

"C'est plus qu'un problème de site internet, cela devait même être le plus facile", a déclaré le républicain Fred Upton, en relevant qu'une partie des Américains actuellement assurés vont être obligés de changer de couverture, contrairement aux promesses du président Barack Obama depuis 2010.

Le républicain Joe Barton a accusé l'administration de vivre dans un "univers parallèle", comme dans le film "Le Magicien d'Oz".

Obligation d'avoir une assurance

Grâce à la réforme, votée en 2010, les enfants peuvent déjà rester assurés via leurs parents jusqu'à 26 ans; les assureurs ne peuvent plus refuser de couvrir un enfant en raison d'antécédents médicaux jugés trop coûteux; les soins préventifs (dont le dépistage du cancer) doivent être remboursés intégralement. A partir de janvier, les assureurs ne pourront plus faire varier le prix de la couverture en fonction des antécédents médicaux.

En échange, tous les Américains devront souscrire à une assurance, même les jeunes en bonne santé, au risque de payer une amende, d'abord symbolique.

Barack Obama devait aussi défendre mercredi la réforme en se plaçant dans les pas de son ancien adversaire républicain dans la course à la Maison Blanche, Mitt Romney, qui avait promulgué un dispositif comparable en 2006 dans son Etat du Massachusetts.

Il prononcera un discours à Boston, à l'endroit même où Mitt Romney, alors gouverneur de l'Etat, avait signé cette loi, sur laquelle "Obamacare" a été calquée.

Un haut responsable de la Maison Blanche a expliqué que Barack Obama rappellerait qu'au Massachusetts, seuls 0,3% des personnes souhaitant se doter d'une couverture s'étaient manifestées pendant le premier mois de la période d'inscription, et 20% pendant le dernier.

Diane Lacaze & AFP