BFM Business
International

Otan: réunion d'urgence sur le contentieux des dépenses militaires

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a convoqué une réunion d'urgence alors que Donald Trump est revenu sur son souhait de voir les alliés porter leurs dépenses de Défense à 2%, puis 4% du PIB à terme.

Une réunion extraordinaire entre les 29 membres de l'Otan a été convoquée en urgence ce jeudi à Bruxelles pour discuter de l'augmentation des dépenses militaires des Alliés, exigée avec insistance par le président américain Donald Trump, a-t-on appris de sources concordantes.

Le président américain "a profité de son temps de parole pour revenir sur la question" des dépenses militaires, a expliqué une source diplomatique. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg "a donc convoqué une réunion", a-t-elle ajouté. "Il est correct qu'une session extraordinaire sur le partage des charges est en cours", a confirmé une deuxième source diplomatique.

Selon la première source, Donald "Trump a désigné plusieurs pays, en particulier l'Allemagne", qu'il avait déjà ciblé mercredi au premier jour du sommet, usant d'un "langage dur" et appelant la chancelière Merkel "Angela".

"Ils ont accepté de faire d'énormes efforts"

Le président américain n'a eu de cesse de réclamer aux Européens, et à l'Allemagne en particulier, d'accroître leurs dépenses militaires afin de respecter leur engagement en les portant à 2% de leur PIB en 2024. Il a même suggéré mercredi de les porter à terme à 4% de leur PIB.

En conférence de presse, Donald Trump a précisé qu’il a été "très mécontent" en arrivant du manque de participation des Alliés à l’OTAN. Néanmoins, "ils ont accepté de faire d’énormes efforts. [...] "Nous avons fait d'immenses progrès aujourd'hui", a-t-il assuré, ajoutant que l’OTAN va devenir "plus puissante qu’elle n’a jamais été".

De son côté, la France a récemment adopté définitivement par un ultime vote du Sénat la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, qui prévoit notamment de porter les dépenses de défense à 2% du PIB français conformément à l'engagement d'Emmanuel Macron.

Néanmoins, une quinzaine d'États membres, dont l'Allemagne, le Canada, l'Italie, la Belgique et l'Espagne, sont sous la barre de 1,4% en 2018 et seront incapables de respecter leur parole, ce qui ulcère le président américain.

Macron botte en touche

Interrogé un peu plus tard sur les déclarations de Donald Trump, Emmanuel Macron ne s'est pas prononcé de manière définitive. "Il y a un engagement clair, mais qui prend du temps, on ne peut pas passer de 2% à 4% comme ça. Je ne sais même pas si c'est une bonne mesure, et si elle répond à notre environnement de défense collectif", a ainsi déclaré le chef de l'État français.

P.L avec AFP