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Paris crée un fonds pour financer les projets franco-cubains

Le président cubain Raul Castro et son homologue français François Hollande

Le président cubain Raul Castro et son homologue français François Hollande - Alain Jocard - AFP

À l'occasion de la visite de Raul Castro, l'Élysée a annoncé ce lundi 1er février que la France allait convertir une partie des créances qu'elle détient sur Cuba pour mettre en place un fonds doté de 212 millions d'euros destiné à financer des projets franco-cubains.

La France acte le réchauffement des relations avec Cuba avec un accord fort sur la dette de l'île. Comme convenu en décembre dernier, la France va annuler 3,7 milliards d'euros d'intérêt de retards. Le principal et les intérêts originels (530 millions d'euros) vont être apurés, c'est-à-dire remboursés sur une période de 18 ans.

Mais Paris a décidé d'aller plus loin dans le cadre d'un accord signé à l'occasion de la visite du président cubain Raul Castro à Paris et de sa rencontre avec François Hollande.

La France a ainsi décidé de convertir environ la moitié des créances restantes pour établir un fonds franco-cubain qui servira "à accélérer les projets franco-cubains à Cuba en finançant une part des coûts locaux de ces projets", explique l'Élysée. Ce fonds sera initialement doté de 212 millions d'euros.

En plus de cette mesure, la France et Cuba vont signer une feuille de route qui doit identifier les secteurs prioritaires de coopération.

Des échanges commerciaux à amplifier

Le but de la manœuvre est évidemment d'accélérer la reprise des relations économiques franco-cubaines. À l'heure actuelle, plusieurs grandes entreprises ont investi à Cuba, à commencer par le groupe Pernod-Ricard qui y produit le rhum Havana Club, mais aussi Alcatel-Lucent dans les télécommunications et Total et Alstom dans l'énergie.

Il n'en reste pas moins que les échanges économiques à 180 millions d'euros par an, restent faible. Le secrétaire d'État au Commerce extérieur Matthias Fekl avait d'ailleurs reconnu vendredi 29 janvier qu'ils n'étaient "pas encore à la hauteur de nos ambitions".

Au final, l'Élysée vante "un accord équilibré", assurant que Cuba "sera capable de rembourser, d’autant plus que la reprise des investissements à Cuba renforcera la croissance et la résilience de l’économie cubaine et donc la soutenabilité de sa dette".

J.M.