Paris peine toujours à attirer les investisseurs
Paris s'efforce, tant bien que mal, d'attirer les investisseurs. L'enquête KPMG, publiée jeudi 6 février, montre que la zone Paris-Ile de France a gagné trois places dans le classement des villes les plus attractives du monde.
Mais si la capitale française a réussi à enregistrer, pour la première fois depuis 2008, une augmentation des investissements étrangers, elle peine quand même à séduire.
Le baromètre, qui classe 25 métropoles mondiales en fonction des investissements dits "Greenfield", c'est-à-dire créateurs de valeur et d'emplois, range Paris à la 7ème place. "Avec 119 investissements (dans l'année) on est loin des 200 d'avant-crise", souligne KPMG dans un communiqué.
En Europe, Londres est la destination privilégiée des investisseurs tant américains qu'asiatiques. Le baromètre montre aussi que l'Allemagne place ses pions, avec 4 villes allemandes dans le top 10 des destinations préférées des investisseurs asiatiques en Europe, par exemple.
"Il n'y a pas de métropole forte sans place financière forte"
L'an dernier Paris et sa région ont attiré à eux seuls 50% de ces investissements étrangers réalisés dans toute la France, un seuil jamais atteint révélateur d'une centralisation toujours plus poussée.
"On ne va pas bomber le torse", a déclaré lors d'une conférence de presse Pierre Simon, président de Paris-Île de France Capitale Economique, association de grandes entreprises visant à promouvoir le rayonnement de la zone. Soulignant que l'an dernier 62% des investissements à Paris étaient d'origine européenne (46% en 2012), soit une part toujours plus faible pour ceux en provenance du reste du monde, Pierre Simon a estimé que "Paris ne pouvait se résoudre à n'être qu'une puissance régionale".
Chiara Corrazza, directrice générale de Paris-Île de France Capitale Economique, souligne elle le désamour notamment des investisseurs américains. "Nous avons perdu beaucoup de crédibilité", déclare-t-elle à l'AFP, accusant en particulier l'effet rédhibitoire de l'instabilité fiscale.
"La taxe à 75% a aggravé notre déficit d'image, qui est savamment entretenu par des médias anglo-saxons", a-t-elle regretté.
Elle s'est également inquiétée d'un "effondrement des investissements dans le secteur financier" à Paris qu'elle explique par "des incertitudes" fiscales et réglementaires (taxe sur les transactions financières etc.)
En 2013, les investissements dans les services financiers et services aux entreprises à Paris ont pesé 15% du total, contre encore 35% en 2012. "Il n'y a pas de métropole forte sans place financière forte", s'inquiète Pierre Simon.