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Paris et Rome renforcent leur partenariat nucléaire

Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy. La France signera ce vendredi une série d'accords avec l'Italie dans le domaine du nucléaire, avec l'espoir de participer activement à la relance de cette énergie dans la Péninsule. Le sommet annuel des deux pays se r

Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy. La France signera ce vendredi une série d'accords avec l'Italie dans le domaine du nucléaire, avec l'espoir de participer activement à la relance de cette énergie dans la Péninsule. Le sommet annuel des deux pays se r - -

PARIS - La France signera ce vendredi une série d'accords avec l'Italie dans le domaine du nucléaire, avec l'espoir de participer activement à la...

PARIS (Reuters) - La France et l'Italie ont signé vendredi une série d'accords qui confortent l'implication des entreprises françaises, Areva et EDF en tête, dans la relance de l'énergie nucléaire dans la Péninsule.

Les deux pays, qui tenaient leur sommet annuel à Paris, sont convenus en outre de nouvelles coopérations dans le secteur de la défense, dont la création d'une brigade alpine commune, et de mettre fin à une "guerre ferroviaire" transalpine.

Venant après un accord cadre conclu l'an passé à Rome établissant le principe d'une aide française pour le nouveau programme nucléaire civil de l'Italie, les textes signés vendredi posent les bases de cette contribution.

Areva, le numéro un mondial du nucléaire, s'allie ainsi à l'italien Ansaldo Nucleare (groupe Finmeccanica) dans l'ingénierie et la fabrication de composants de réacteurs de type EPR conçus par le groupe français.

Ce dernier et le gouvernement français contribueront en outre à la formation de techniciens italiens spécialisés dans le nucléaire.

L'Italie, qui avait renoncé au nucléaire après la catastrophe de Tchnernobyl en 1986, a choisi de facto la technologie développée par Areva pour ses futures centrales même si elle doit encore, aux termes de la réglementation européenne, lancer un appel d'offres formel pour son programme.

La première phase de celui-ci prévoit la construction de quatre réacteurs, le premier à compter de 2013, pour son électricien national ENEL, qui a créé à ces fins une coentreprise avec le français EDF.

D'autres accords bilatéraux concernent la sûreté nucléaire et le traitement des déchets des centrales.

Le président Nicolas Sarkozy a souligné dans une conférence de presse la volonté de la France de "travailler main dans la main avec les entreprises italiennes pour développer une filière nucléaire" dans le pays.

BRIGADE ALPINE EN 2013

Ses entretiens avec le président du conseil italien, Silvio Berlusconi, ont permis de confirmer la grande identité de vues entre les deux pays sur les questions européennes et internationales.

Selon le président français, ils entendent notamment travailler de concert sur des sujets comme la régulation des cours des matières premières, un sujet que Nicolas Sarkozy veut voir traiter au niveau du G20, ou la création d'une taxe carbone aux frontières de l'Union européenne.

Ils sont convenus par ailleurs de renforcer leur coopération en matière de défense, un secteur où l'Italie est devenue un des premiers partenaires de la France.

La création d'une brigade alpine franco-italienne en est l'illustration la plus spectaculaire. Conçue sur le modèle de la brigade franco-allemande mise en place en 1989, cette unité, qui sera opérationnelle en 2013, est destinée à intervenir sur des théâtres montagneux.

Partenaires dans des programmes d'armement comme la frégate Horizon, les deux pays entendent y ajouter celui de la future génération de pétroliers ravitailleurs pour les marines.

Dans les transports ferroviaires, ils ont décidé de "faire la paix" après les tensions créées par l'arrivée de la SNCF au capital de l'opérateur privé italien Ntv et la commande par celui-ci de 25 rames à grande vitesse à Alstom.

Le communiqué commun publié vendredi reste toutefois vague au niveau des intentions, déclarant que Paris et Rome se sont accordés "à coopérer dans la libéralisation de leurs marchés ferroviaires".

En pointe dans les initiatives européennes en matière de lutte contre l'immigration clandestine, France et Italie ont enfin annoncé leur intention de développer des patrouilles maritimes conjointes pour surveiller l'accès à leurs eaux territoriales.

Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry, édité par Gilles Trequesser