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Le patronat anglais vante les mérites d’un contrat de travail «zéro heure»

Entrée d'un Job centre, l'équivalent de notre Pôle Emploi, à Londres.

Entrée d'un Job centre, l'équivalent de notre Pôle Emploi, à Londres. - -

1 million de salariés anglais seraient sous le régime d'un nouveau contrat de travail «zéro heure», sans durée minimale ni salaire déterminé, rapporte vendredi Les Echos. Pour le patronat, ce contrat a permis de réduire le chômage.

Ses défenseurs y voient une arme contre le chômage. Ses pourfendeurs, n’y voient qu’une nouvelle forme de précarisation du travail. Le contrat de travail « zéro heure » agite l’Angleterre ces derniers jours, rapporte ce vendredi le journal Les Echos. Plus d’un million de personnes auraient signé ce contrat Outre-Manche, qui permet aux entreprises de recruter des salariés uniquement pour le nombre d’heures dont elles ont besoin, sans durée minimale de travail et « sans autres obligations », précise le quotidien économique.

Impossible de prévoir à l'avance le niveau de son salaire

C’est majoritairement dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration et de la distribution que les entreprises ont recours à ce nouveau type de contrat. Les salariés sous ce régime ne savent donc jamais à l’avance combien d’heures ils vont travailler par mois, et se doivent d’être disponibles à tout moment sous peine d’être licenciés. De plus, leur salaire horaire est en moyenne 40% inférieur à celui d’un employé traditionnel. Une grande chaîne de boulangerie industrielle qui a recours à ce contrat a expliqué vouloir adapter la force de travail à la demande.

« Sans ce contrat, plus de chômage »

Si les syndicats anglais montent au créneau, ni le pouvoir conservateur ni l’opposition de gauche ne veulent la suppression de ce contrat « zéro heure ». Pour le patronat, il est même paré de toutes les vertus : « Si nous n’avions pas pu disposer de ces instruments de flexibilité quand l’économie s’est contractée, le chômage aurait dépassé les 3 millions – or il n’a pas dépassé les 2,5 millions », a déclaré le leader du patronat britannique, John Cridland.

Philippe Gril