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Pékin sanctionne Pyongyang a minima après ses essais nucléaires

Le commerce de charbon entre la Chine et la Corée du Nord s'élevait à 1,05 milliard de dollars en 2015.

Le commerce de charbon entre la Chine et la Corée du Nord s'élevait à 1,05 milliard de dollars en 2015. - AFP-Wang Zhao

"La Chine va mettre en place des restrictions commerciales conformément à l’accord passé au sein du conseil de sécurité onusien. Mais demeurera un soutien économique en faisant des exceptions."

Fin mars, la Corée du Nord tirait des missiles de courte portée en mer du Japon. Elle avait aussi procédé au tir d’une fusée début février, interprété comme un essai nucléaire. Contrainte par l’accord passé au Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine va mettre en place des sanctions.

Le pays a annoncé ce mardi des restrictions commerciales à l’encontre de la dictature. Pékin interdira désormais les importations de charbon, de fer, de minerai de fer, d'or, de titane ou encore de terres rares en provenance de la Corée du Nord.

2,56 milliards de dollars

Mais la Chine fera des exceptions. Le commerce du charbon et du minerai de fer sera en effet autorisé si les recettes dégagées sont "entièrement consacrées" à maintenir le niveau de vie des gens, et non à financer les programmes nucléaires ou balistiques. Le commerce de charbon entre la Chine et la Corée du Nord représente un apport de devises crucial pour le régime de Kim Jong-Un. Il s'élevait à 1,05 milliard de dollars sur 2015, selon les chiffres des douanes chinoises. Et au total, Pékin a importé pour l’équivalent de 2,56 milliards de dollars de marchandises nord-coréennes en 2015.

Les exceptions prévues offrent donc des failles permettant à Pékin de poursuivre son soutien économique, indispensable à Pyongyang. Par ailleurs, la vente à Pyongyang de différents types de kérosène et dérivés d'hydrocarbures destinés à l'industrie aéronautique sera désormais interdite, a précisé le ministère mardi. Mais là encore, exception sera faite pour le kérosène dont l'usage à des "fins humanitaires" aura été contrôlé.

La crainte de Pékin

En fait, les échanges avec la Chine sont vitaux pour une Corée du Nord à l'économie exsangue et souffrant de pénuries alimentaires récurrentes. En 2014, l’empire du Milieu représentait plus de 90% du commerce extérieur nord-coréen. Si Pékin a durci le ton face à l'accélération du programme nucléaire de son turbulent voisin, elle s'est longtemps vivement opposée à des sanctions fermes, arguant de considérations humanitaires. Et pour cause, le géant asiatique redoute plus que tout un effondrement du pays, région-tampon avec une Corée du Sud où l'armée américaine est très implantée.

A.R. avec AFP