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Pétrole vénézuélien: l'embargo américain est entré en vigueur

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- - Cristian HERNANDEZ / AFP

L'embargo américain sur le pétrole vénézuélien entre en vigueur ce dimanche. Objectif : pousser le président Nicolas Maduro vers la sortie en visant le pilier de la fragile économie vénézuélienne.

La mesure est entrée en vigueur ce dimanche matin à minuit. Désormais, un embargo interdit à toute entreprise américaine d'acheter du pétrole à la compagnie pétrolière publique PDVSA ou l'une de ses filiales. Interdiction également pour toute entité étrangère d'utiliser le système bancaire américain pour se fournir en or noir vénézuélien.

La mesure avait été annoncée par le président Donald Trump. L'objectif est clair : renverser le gouvernement vénézuélien au profit de l'opposant Juan Guaido, président par intérim autoproclamé et reconnu comme tel par une cinquantaine de pays.

Une mesure qui risque bien d'aggraver la crise économique du pays. Selon Nicolas Maduro, les sanctions économiques ont déjà causé 30 milliards de dollars de dommages à l'économie qui tire 96% de ses revenus du pétrole. Fin 2018, le Venezuela exportait un demi-million de barils par jour vers les Etats-Unis. Trois quarts de ses revenus pétroliers provenaient de clients américains.

Après les Etats-Unis et la Chine, l'Inde était le troisième importateur de pétrole vénézuélien en 2017. Et les sociétés indiennes ont déjà commencé à se retirer en prévision des sanctions, faisant de la Chine et de la Russie les principaux soutiens du président Maduro.

La situation économique du pays est très critique. Le FMI prévoit une chute du PIB de 25% cette année, ainsi qu'une hyper-inflation de 10 000 000% et un taux de chômage de 44,3%. Quelques 2,7 millions de Vénézuéliens ont fui le pays depuis 2015, face aux pénuries de biens de première nécessité et de médicaments.

Et les dernières mesures annoncées par le président Maduro ne permettent pas d'améliorer significativement le confort de vie des Vénézuéliens. Le salaire minimum a été doublé ce vendredi, passant de 18.000 bolivars (3,46 dollars au taux de change officiel) à 40.000 bolivars (7,69 dollars). Un nouveau revenu minimum qui couvre à peine un dixième du coût du panier alimentaire de base.

Sandrine Serais