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Pierre Moscovici :"l'euro fort pourrait coûter 0,3 points de PIB"

Pierre Moscovici veut toutefois éviter "une guerre des monnaies"

Pierre Moscovici veut toutefois éviter "une guerre des monnaies" - -

Après François Hollande, le ministre de l’Economie et des Finances, a mis en garde contre l'euro fort, ce mercredi 6 février. Il évoquera le sujet lors de la prochaine réunion de l’Eurogroupe, le 11 février.

L’exécutif continue sa campagne contre l’euro fort. Pierre Moscovici avait beau déclaré voici peu que le gouvernement n’avait pas de "stratégie" pour "lancer une offensive" sur le sujet, cela ne l’a pas empêché de lancer un avertissement lors de son intervention au Salon des entrepreneurs, ce mercredi 6 février: "Le niveau de l'euro n'est pas un élément négligeable pour notre croissance", a-t-il prévenu.

"L'euro s'est apprécié de 6,5% au cours des six derniers mois et on a calculé que, si cela durait par exemple sur un an, cela pouvait représenter quelque chose comme 0,3 point de PIB", a ajouté le ministre.

Effectivement, ce chiffre est loin d’être négligeable à l’heure où bon nombre d’observateurs doutent de la capacité du gouvernement à tenir sa prévision de croissance de 0,8% pour 2013. "La question doit être posée au niveau de l'Eurogroupe et du G20", a poursuivi Pierre Moscovici. Il a, dans la foulée, indiqué qu’il mettrait à l’ordre du jour le sujet lors de l'Eurogroupe du 11 février. Une réunion ministérielle du G20 est, elle, programmée pour les 15 et 16 février prochains.

Ne pas mettre la pression sur la BCE"

Mardi 4 février, lors de son discours au Parlement européen de Strasbourg, François Hollande avait déjà averti des risques d’un euro fort, effaçant notamment les efforts de compétitivité des entreprises. Il avait milité pour un objectif de change pour la monnaie unique à moyen terme, et avait déclaré qu’il fallait "engager l'indispensable réforme du système monétaire international".

Pierre Moscovici a, lui, assuré aujourd'hui "vouloir éviter toute guerre des monnaies". Il compte, au contraire, tenter de trouver "des règles stables et coopératives".

Comme François Hollande, il a précisé qu’il "faut se garder de toute pression sur la Banque centrale européenne", en charge de la politique monétaire de la zone euro. Une façon d’apaiser les craintes allemandes, notre voisin étant extrêmement attaché à l’indépendance de la banque centrale.

Julien Marion et Reuters