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Plafond de la dette américaine: Fitch met le triple A en balance

Barack Obama avait déjà mis en garde: ne pas relver le plafond de la dette américaine "serait irresponsable"

Barack Obama avait déjà mis en garde: ne pas relver le plafond de la dette américaine "serait irresponsable" - -

L’agence de notation menace, ce mardi 15 janvier, de priver les Etats-Unis de leur triple A si aucun accord n’est trouvé au Congrès pour relever le plafond de la dette.

C’est un nouvel avertissement en bonne et due forme pour le Congrès américain. L’agence de notation Fitch ratings a prévenu, ce mardi 15 janvier, qu’elle pourrait enlever le triple A, la note de crédit la plus élevée pour un émetteur de dette, aux Etats-Unis, si aucun accord n’est trouvé au Capitole pour relever le plafond de la dette américaine.

"Un échec à relever le plafond de la dette en temps et en heure entraînera un examen formel des notes souveraines des Etats-Unis", menace ainsi Fitch.

Depuis lundi, les élus américains, a fortiori les Républicains, se sont vus adresser une série de mise en garde. Avant Fitch, Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale américaine, les a vivement exhorté à agir, lundi soir.

"Il est très, très important que le Congrès prenne les décisions qui s'imposent en vue de relever le plafond de la dette afin d'éviter une situation où notre gouvernement ne paierait pas ses factures".

Quelques heures auparavant, Barack Obama avait joué les Cassandre en brandissant le spectre de la récessions lors de la dernière conférence de presse de son premier mandat.

Un refus des Républicains du Congrès de relever le plafond de la dette pourrait conduire le pays au défaut, a-t-il ainsi fait valoir. "Le simple fait d'évoquer cette possibilité, que les Etats-Unis ne paient pas leur dette, c'est irresponsable, c'est absurde", affirmait-il.

"Les marchés pourraient devenir fou"

"Les marchés pourraient devenir fous, les taux d'intérêt atteindre des sommets pour quiconque emprunte de l'argent", s’est alarmé le président de la République, opérant un effort sans précédent pour mettre le Congrès face à ses responsabilités.

"L'Amérique ne peut pas se permettre un nouveau débat avec ce Congrès sur la nécessité ou non de payer des dettes que nous avons d'ores et déjà accumulées", a-t-il prévenu.

Barack Obama veut sans doute éviter que le psychodrame du "fiscal cliff" ("falaise fiscale") ne se répète. Après un long bras de fer, républicains et démocrate avaient trouvé un accord a minima, à la toute dernière minute, pour éviter des coupes budgétaires conjuguées des hausses d’impôts de 600 milliards de dollars.

Pour le président, il est ainsi hors de question qu’un tel scénario ne se reproduise. De plus, le locataire de la Maison blanche a en tête un autre épisode douloureux : la perte du triple A américain. En août 2011 Standard & Poor’s avait dégradé les Etats-Unis. A l’époque, démocrate et républicains s’écharpaient déjà sur le relèvement du plafond de la dette américaine. Les atermoiements politiques sur ce sujet avaient alors poussé l’agence de notation à sévir. La menace de Fitch n'est pas sans raviver ce souvenir...

Pour l’heure, les Américains disposent d’encore un peu de temps. Des mesures exceptionnelles leur permettront de tenir jusqu’à la mi-février. Mais passée cette échéance, le plafond de la dette de 16 394 milliards de dollars sera crevé. Et les Etats-Unis feront alors défaut sur leur dette….

Julien Marion