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Plan de relance post-Covid: un accord a minima?

Sur BFM Business, Jean-Dominique Guilani, président de la fondation Schuman salue "une réponse massive à la crise" mais estime qu'il est désormais temps de changer les processus de décision.

Il aura fallu quatre jours et quatre nuits et de multiples prises de bec, mais les 27 dirigeants européens ont trouvé mardi un accord sur un plan historique destiné à soutenir leurs économies frappées par la crise du coronavirus, basé pour la première fois sur une dette commune.

Le plan prévoit un fonds de 750 milliards d'euros qui se décompose en 390 milliards de subventions, qui seront allouées aux Etats les plus frappés par la pandémie. Ce sera la dette commune à rembourser par les 27. Outre ces subventions, 360 milliards d'euros seront disponibles pour des prêts, remboursables par le pays demandeur.

"La fin d'une époque"

Face à l'opposition des pays dits frugaux, la France et l'Allemagne ont du revoir leurs ambitions à la baisse puisqu'ils visaient 500 milliards d'euros de subventions sous forme de dette commune. Faut-il alors parler d'accord a minima?

"Il n'est pas a minima, il est important", répond Jean-Dominique Guilani, président de la fondation Schuman sur BFM Business. "750 milliards d'euros c'est quelque chose à la hauteur des besoins européens, ça vient s'ajouter à toute une série de mesures qu'il ne faut pas oublier". 

Cette réponse "est supérieure par exemple à ce que les Américains qui sont un pays qui peut décider de manière unitaire ont décidé. C'est une réponse massive à la crise", souligne-t-il. "S’endetter en commun c'est un pas fédéral de plus, ceci dit, il reste modeste", tempère également Jean-Dominique Giuliani.

Jean-Dominique Guilani épingle néanmoins le temps pris pour parvenir à un tel accord, obtenu au forceps puisque l'unanimité des pays membres est obligatoire. "C'est un peu la fin d'une époque. Avec 4 jours et 4 nuits de négociations c'est un peu trop et il faudra que l'Europe apprenne à modifier son processus de décision" en passant peut-être à une prise de décision à la majorité.

Le président de la Fondation Schuman note également que le principe du "qui paye commande, puisque la France et l'Allemagne vont payer l'essentiel: 45%, ne suffit pas. Il faut convaincre et c'est difficile parce qu'il y a des pays réfractaires qui ne sont pas aussi enthousiastes à l'idée d'avoir une Europe souveraine (...) donc il y a aussi des pendules à mettre à l'heure au sein de l'Europe dans les processus de décision". 

Olivier Chicheportiche