En pleine crise, l'Ukraine risque de faire défaut sur sa dette
Les affrontements se poursuivent en Ukraine entre policiers et manifestants hostiles au gouvernement de Viktor Ianoukovitch. L'escalade de la violence est telle que l'Union européenne envisage des sanctions ciblées, avec un embargo sur les armes pour le pays.
Dans ce contexte d'extrême incertitude, l'Etat ukrainien risque de ne plus pouvoir honorer le paiement de sa dette. Les rendez-vous les plus importantes arriveront, en effet, dans moins de deux mois. Entre avril et août, l'Ukraine va devoir rembourser ou refinancer près de la moitié de ce qu'elle doit pour cette année, comme l'expliquent les experts de TAC Financial.
Or, les réserves de la banque centrale ne cessent de diminuer. Fin janvier, elles atteignaient à peine 18 milliards de dollars.
Les taux d'intérêts grimpent
Le pays est ainsi presque au seuil de danger, c'est-à-dire lorsqu'il n'a plus de quoi payer que deux mois d'importations. Et depuis, la situation a dû s'aggraver, sachant que pour la première fois depuis cinq ans la banque centrale laisse sa devise se déprécier.
Les créanciers étrangers de l'Ukraine, les gros investisseurs institutionnels notamment, sont, semble-t-il, bloqués. Ils ne peuvent pas se défausser de leurs titres ukrainiens. Les taux d'intérêt sont en train de grimper de façon vertigineuse. Les échéances les plus proches sont le plus concernées: mercredi, sur celle de juin, par exemple, le taux a bondi de 11 %.
Vers une aide du FMI?
L'hypothèse d'un défaut prend corps dès lors que la Russie rechigne à débloquer une nouvelle tranche d'aide vers Kiev. 2 milliards de dollars étaient attendus cette semaine.
Moscou pose un préalable: le retour au calme et une reprise en main à Kiev. D'après les Etats-Unis, l'Ukraine n'a de toute façon plus le choix: il lui faut passer par le Fonds monétaire international (FMI). C'est ce qu'indique le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew. Avant cela, il faudrait encore que les institutions ukrainiennes soient en mesure de fonctionner.