Politique monétaire: «on sent les banquiers centraux très hésitants»

Les banques centrales se sont réunies jeudi 22 août à Jackson Hole aux Etats-Unis dans un contexte de ralentissement économique mondial. Reste à savoir ce qu’il est possible d’attendre de cette réunion… De l’avis de Valérie Plagnol, présidente du Cercle des Epargnants, cela risque d’être « très compliqué ».

« On peut imaginer que, en tous cas en ce qui concerne le discours de Jerome Powell, que quoi qu’il dise, cela se passe très mal. Qu’il s’attire les critiques du président américain ». Pour Valérie Plagnol invitée sur le Plateau de Good Morning Business vendredi 23 août, il apparaît clairement que ce qu’il ressortira de cette réunion des grandes instances monétaires pourrait bien déplaire à quantité d’observateurs.

Pour quelles raisons ? D’abord, pointe l’experte, parce que l’« on sent les banquiers centraux très hésitants, divisés et partagés sur ce qu’ils peuvent faire encore et comment. Les minutes de la Réserve fédérale qui sont sorties cette semaine montrent qu’un certain nombre de gouverneurs ne sont pas tout à fait partant pour poursuivre ce cycle de baisses de taux que Jerome Powell ne voulait d’ailleurs pas entamer véritablement. On sent vraiment des dissensions. Même en Europe ».

Guerre des devises ?

Aussi, la question de savoir si les banques centrales pourraient finalement parvenir à accorder leurs violons et à parler d’une seule voix demeure à l’heure où l’on parle également déjà d’une guerre des devises. Pour la Présidente du Cercle des Epargnants, il convient avant tout de rappeler que « les banques centrales ne sont pas du côté des devises et ne regardent pas les changes, si ce n’est en tant que conséquences ou risques pour l’économie. Elles ne le font pas directement par rapport aux devises. Ces baisses de taux continuelles semblent amenées une forme de rivalité sur les changes ».

Preuve en est : l’euro a plutôt baissé face au dollar, précise l’experte. Ce qui, là encore, constitue « un autre sujet de mécontentement ».