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Postes clés à l’UE : Macron et Merkel proches d’un compromis

Angela Merkel et Emmanuel Macron lors d'une réunion de la Commission européenne sur le Sahel, le 23 février 2018 (photo d'illustration) - JOHN THYS / POOL / AFP

Angela Merkel et Emmanuel Macron lors d'une réunion de la Commission européenne sur le Sahel, le 23 février 2018 (photo d'illustration) - JOHN THYS / POOL / AFP - -

La France propose que la ministre allemande de la Défense prenne la tête de la Commission en échange de la nomination de la française Christine Lagarde à la tête de la banque centrale (BCE).

C’est un complexe jeu de mécano qui se met en place, où les facteurs politiques, paritaires et géographiques ont pesé de tout leur poids. Après une première journée de négociations qui s’est soldé par un échec, le deuxième round qui s’est tenu ce mardi semble offrir une issue.

La France et l’Allemagne, dont les divisions sont au cœur du blocage, se seraient accordées pour des nominations ‘donnant-donnant’ afin de débloquer la situation.

Emmanuel Macron a ainsi proposé à Angela Merkel de désigner Ursula von der Leyen, actuelle ministre allemande de la Défense, pour la présidence de la Commission européenne.

Le président français a également proposé à la chancelière allemande la Française Christine Lagarde, actuellement directrice générale du FMI, comme présidente de la BCE.

La chancelière allemande est « très positive » sur l'idée de voir la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) succéder à Mario Draghi, avance une source européenne.

« On sait quels sont les profils qui sont à la fois candidats et crédibles et qui correspondent aux critères qui sont les nôtres. Et ensuite il faut pouvoir les composer de manière harmonieuse pour tenir les équilibres », avait déclaré lundi Emmanuel Macron. « On ne va pas sortir du chapeau des personnalités nouvelles ».

Donnant-donnant

La proposition a été officiellement présentée aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE par le président du Conseil européen, Donald Tusk. Selon une autre source, les socialistes européens ont donné leur accord à ce plan, à condition d'obtenir des postes importants dans ceux qui restent à pourvoir.

La ministre allemande de la Défense a en effet plusieurs atouts pour espérer succéder à Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission.

Membre de la CDU (Union chrétienne-démocrate) et proche alliée d'Angela Merkel, sa nomination satisferait la volonté du Parti populaire européen (PPE) de conserver ce poste.

La colère de dirigeants liés au PPE face à la précédente proposition, selon laquelle le socialiste néerlandais Frans Timmermans aurait accédé à la présidence, avait bloqué les négociations depuis dimanche après-midi.

Parité

Pour être choisi, un candidat à la présidence de la Commission doit être soutenu par au moins 72% des 28 Etats membres, qui doivent représenter au moins 65% de la population de l'UE. Il doit ensuite recueillir la majorité au Parlement européen pour être élu président de la Commission. 

Le ticket von der Leyen/Lagarde permettrait à la France et à l'Allemagne d'obtenir chacune un poste européen d'envergure, et à la droite européenne de conserver la tête de la Commission. En outre, il respecterait la parité souhaitée par des leaders européens pour les postes de pouvoir.

L'actuel Premier ministre libéral belge Charles Michel pourrait lui hériter de la présidence du Conseil européen, selon des sources européennes, tandis que le poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères serait confié au Slovaque Maros Sefcovic, un indépendant soutenu par les sociaux-démocrates, ou au ministre socialiste espagnol Josep Borrell.

Les noms de deux socialistes, l'Espagnole Iratxe Garcia ou le Bulgare Sergueï Stanichev, circulent pour la présidence du Parlement européen, dont le vote est prévu mercredi.

La rédaction avec AFP