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Pourquoi Hollande veut soigner ses relations avec l’Australie

François Hollande a débuté une visite officielle de deux jours en Australie, une première pour un chef d'Etat français.

François Hollande a débuté une visite officielle de deux jours en Australie, une première pour un chef d'Etat français. - Alain Jocard - AFP

Le président français, qui a débuté une visite officielle ce mardi en Australie, compte bien profiter du virage économique pris par le pays, notamment vis-à-vis de l’Asie. Explications.

François Hollande a entamé, mardi 18 novembre, une visite officielle de deux jours en Australie. Il s'agit de la première visite officielle d'un chef d'Etat français en Australie, signe d'un réchauffement spectaculaire de relations marquées au fer rouge une vingtaine d'années plus tôt par la dernière campagne d'essais nucléaires français dans le Pacifique sud.

François Hollande est accompagné des dirigeants de plusieurs grands groupes, parmi lesquels Arianespace, Safran, ou Vinci. Le président de la République l'a rappelé :"Plus de 400 entreprises françaises emploient près de 100.000 personnes" en Australie où s'installent "de nombreux Français, jeunes le plus souvent, cadres de bon niveau".

Mais le chef de l’Etat a certainement aussi en tête que l'Australie représente pour la France son 6eme excédent commercial, alors que ce n'est que son 30eme débouché. Il reste donc beaucoup de marge.

L'Australie se rapproche de l'Asie

Certes, l’Australie n'est plus vraiment une économie en phase de forte accélération, notamment en raison de la chute des cours du minerai de fer. Mais cela ne l'empêche pas de viser encore un rythme de croissance de 3%.

Le pays entend moins dépendre de son activité minière. Et pour y parvenir, les travaillistes, comme les libéraux qui leur ont succédé au pouvoir, arriment leur pays à l'Asie. La stratégie est fixée par un document d'orientation intitulé: "l'Australie dans le siècle asiatique". Les traités de libre-échange se multiplient : avec le Japon, la Corée du sud et la Chine, c'est fait. L'Indonésie et l'Inde sont à présent en vue.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a d’ailleurs été reçu avec beaucoup d'égards, quelques heures avant François Hollande. L'accord de libre-échange avec la Chine, de son côté, a été scellé: dans les deux ans qui viennent, 95% des exportations australiennes y entreront exemptés de droits de douane.

Ce mouvement doit permettre à l’Australie de diversifier sa base de production et de services. Et c’est dans ce contexte que les fournisseurs européens, parmi lesquels les Français, peuvent envisager les rapports avec cette nouvelle Australie asiatique.

Benaouda Abdeddaïm