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Pourquoi le Koweït va emprunter sur le marché international

Le Koweït souhaite émettre pour 8,6 milliards d'euros d'obligations souveraines. (image d'illustration)

Le Koweït souhaite émettre pour 8,6 milliards d'euros d'obligations souveraines. (image d'illustration) - Thomas Samson - AFP

Selon un journal local, le Koweït va lancer une émission obligataire sur le marché international afin de financer son déficit budgétaire causé par la baisse des prix du pétrole.

Le Koweït s'apprête à contracter sa première dette extérieure depuis vingt ans. Selon le quotidien Al-Qabas, le ministre des Finances Anas al-Saleh a annoncé par arrêté que le Koweït allait émettre des obligations souveraines, libellées en dollars américains, pouvant atteindre 2,9 milliards de dinars (8,6 milliards d'euros) durant l'exercice 2016-2017, qui s'achève le 31 mars prochain. Cet emprunt viendra s'ajouter à une dette de 6,6 milliards de dollars (5,9 milliards d'euros) contractée sur le marché local. 

Cet État emboîte ainsi le pas à d'autres monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Oman et Émirats arabes unis), qui ont déjà empruntés des dizaines de milliards de dollars sur le marché international, par des émissions d'obligations ou par des prêts syndiqués, afin de combler leurs déficits budgétaires. 

26 milliards d'euros de déficit 

L'émirat avait enregistré, en 2015-2016, un déficit budgétaire de 4,6 milliards de dinars (13,7 milliards d'euros), le premier après 16 ans de confortables excédents. Les recettes pétrolières représentaient alors environ 95% des revenus de l'État. Or, les prix du pétrole ont chuté d'environ 60% au cours des deux dernières années. 

Le Koweït, qui compte 4,3 millions d'habitats, dont trois millions d'étrangers, a prévu pour l'exercice en cours un déficit de 29 milliards de dollars (26 milliards d'euros). Durant les 16 années d'excédents, le pays a accumulé environ 600 milliards de dollars (539 milliards d'euros) qui ont été investis par le fonds souverain Kuwait Investment Authority aux États-Unis, en Europe et en Asie. À l'instar d'autres monarchies du Golfe, le Koweït a été contraint d'adopter des mesures d'austérité, dont la libéralisation des prix du diesel et du kérosène ainsi qu'une augmentation des prix de l'essence. 

A.M. avec AFP