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Pourquoi Trump veut racheter le Groenland ?

Le chef de l’Etat américain est pourtant connu pour ses postures climatosceptiques.

Le chef de l’Etat américain est pourtant connu pour ses postures climatosceptiques. - Pixabay

Ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat américain évoque la possibilité pour les Etats-Unis de racheter ce territoire danois où vivent 56 000 habitants.

On pourrait penser qu’il s’agit là d’une toute nouvelle lubie de la part du président américain. Mais force est de constater que « non ». Donald Trump a, en effet, déclaré à plusieurs reprises que le Groenland était dans sa ligne de mire.

Un article publié jeudi 15 août dans le Wall Street Journal s’en fait l’écho et rapporte que l'ancien homme d'affaires new-yorkais se serait renseigné un certain nombre de fois auprès de ses conseillers à la Maison-Blanche afin d’évoquer son intention d'acheter le Groenland.

Donald Trump, nouvel écolo ?

Et si le président américain a jeté son dévolu sur cet espace quasiment vierge, c’est bien parce que le territoire danois serait à la hauteur de ses ambitions. Selon le quotidien économique, la requête se révèlerait on ne plus « sérieuse ». Ce d’autant plus que l’enjeu (pas que financier) est de taille.

Le territoire danois est une île arctique tout ce qu’il y a de plus vaste et gigantesque. Elle est grande comme quatre fois la France. Quant aux problématiques environnementales, elles sont tout aussi importantes. Les effets du réchauffement climatiques étant, là-bas, absolument désastreux. Le souci porte naturellement sur la fonte des glaces. Laquelle entraîne une hausse du niveau des mers significative au point d’avoir été multipliée par quatre entre 2003 et 2013.

Une volonté d’achat de la part de Donald Trump qui s’avère d’autant plus étonnante que le chef de l’Etat américain est davantage connu pour ses postures climatosceptiques que pour sa volonté de préserver la planète. Depuis son élection il y a trois ans, il a, entre autres, retiré les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Il a, par ailleurs, continuellement fait en sorte de détricoter les réglementations environnementales adoptées pendant les huit ans de présidence de son prédécesseur Barack Obama.

île (arctique) de la tentation

Pour expliquer cette intention d’achat, le Wall Street Journal rappelle que les premières amours de Donald Trump se révèlent avant tout immobilières et que le locataire de la Maison Blanche a beau avoir mis son passé d’homme d’affaires entre parenthèses depuis son élection en 2016, il n’en garde pas moins un certain nombre de réflexes qui resurgissent de temps à autre.

L’an passé, à l’occasion d’un sommet à Singapour avec Kim Jong-un, Donald Trump n’avait pas hésité à rappeler le potentiel de développement touristique de la Corée du Nord. Soulignant auprès des journalistes à quel point les plages y étaient « super ». « On le voit à chaque fois qu'ils font exploser leurs canons dans la mer. Je me dis, dis donc, regarde-moi cette vue ! Ça ne ferait pas de super apparts ? », avait-il à l’époque déclaré.

Or, comme souvent en immobilier, ce qui prime, c’est évidemment « l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement ». Et cela, qu’il s’agisse de la Corée du Nord ou du Groenland, Donald Trump ne l’oublie visiblement pas.

Pour autant, du côté du Groenland, on décline poliment. « Nous sommes ouverts aux relations d'affaires, mais nous ne sommes pas à vendre », a déclaré à Reuters la ministre des Affaires étrangères du gouvernement autonome du Groenland, Ane Lone Bagger.

Washington s'intéresse de longue date à l'importance géopolitique et aux réserves minérales de l'île couverte de glace et peuplée d'un peu moins de 60.000 habitants. En 1946, le président Harry Truman avait proposé au Danemark d'acheter le Groenland pour 100 millions de dollars.