Poutine remet la main sur les médias russes
Un parfum d'URSS flotte dans le monde des médias russes. Vladimir Poutine a annoncé, lundi 9 décembre, une réorganisation générale d'une partie des organes de presse publics. La radio publique Voice of Russia va purement et simplement être fermée, tout comme la principale agence de presse, Ria Novosti.
Il aura suffi d'un simple décret pour contraindre l'AFP russe à fermer ses portes. Ria Novosti est propriété de l'Etat russe depuis sa création pendant la Seconde guerre mondiale. Une agence certes publique, mais reconnue pour conserver une certaine indépendance vis-à-vis du pouvoir.
Des économies, et un contrôle renforcé
Ria Novosti relayait les prises de position des opposants politiques et n'hésitait pas à parler de sujets sensibles. Ses clients étaient en grande partie des médias étrangers auprès desquels elle s'était forgé une certaine crédibilité.
Aujourd'hui, le président russe a décidé de rassembler le secteur médiatique public sous une seule et même bannière du nom de "Russie aujourd'hui" pour promouvoir l'image du pays à l'étranger, explique Vladimir Poutine.
L'exécutif russe évoque un moyen de faire des économies, de mieux utiliser l'argent public. Le maître du Kremlin revendique également sans complexe sa volonté de reprise en main. Il s'agit de mieux contrôler l'information diffusée depuis Moscou pour mieux défendre les intérêts du pays.
Vladimir Poutine a en tout cas placé à la tête de "Russie aujourd'hui" un certain Dmitri Kiseliov, un journaliste conservateur connu pour sa proximité avec le Kremlin et ses propos outranciers sur les homosexuels. Une réorganisation de la sphère médiatique qui intervient à deux mois des JO de Sochi…