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Gaz: la Russie et la Chine signent un contrat de 400 milliards de dollars

Xi Jinping et Vladimir Poutine font front commun.

Xi Jinping et Vladimir Poutine font front commun. - -

Arrivée mardi 20 mai en Chine pour une visite d'Etat, le président russe Vladimir Poutine compte renforcer les liens stratégiques et les échanges commerciaux qui unissent les deux pays. La signature d'un contrat gazier de 400 milliards sur 30 ans vient d'être annoncée.

Vladimir Poutine est arrivé mardi 20 mai en Chine. Xi Jinping a qualifié à son arrivée le président russe de "vieil ami". Une amitié qui repose essentiellement sur l'intérêt commun qu'ont les deux puissances à prôner un nouvel ordre mondial.

Les deux pays comptent renforcer les échanges commerciaux pour les faire passer à 100 milliards de dollars d'ici à 2015 contre 90 l'an passé. Notamment grâce à une coopération renforcée dans l'aéronautique l'espace et l'énergie. 

Cette visite a déjà eu une première retombée : un méga-contrat gazier très attendu, fruit d'une décennie de négociations, vient d'etre signé. Il s'élève à 400 milliards de dollars sur 30 ans.

Selon les termes du contrat, la Russie fournira en gaz la deuxième économie mondiale à partir de 2018 et le volume livré à la Chine augmentera progressivement "pour atteindre à terme 38 milliards de m3 par an", a indiqué le géant énergétique chinois CNPC dans un communiqué

Ne pas mettre en danger les liens économiques

La signature de ce méga-contrat tombe à point nommé. En pleine crise ukrainienne, et visé par les sanctions américaines, le président russe se tourne vers une Chine qui cherche à s'affranchir, en tout cas sur le plan stratégique et diplomatique, des puissances occidentales en perte de vitesse.

Pékin et Moscou se retrouvent sur ce terrain anti-américain. En octobre dernier, en plein shutdown, le blocage budgétaire aux Etats-Unis, la Chine n'avait-elle pas appelé alors à un monde "désaméricanisé"?

Vladimir Poutine joue justement sur cette corde sensible. Pour illustrer très symboliquement leur entente, la Chine et la Russie vont faire des manœuvres militaires conjointes en mer de chine, et peut être signer un accord gazier qui est en jachère depuis 20 ans. Mardi, Vladimir Poutine a évoqué "un pogrès significatif" sur ce dernier point.

Mais il faut relativiser: derrière cette façade, la Chine reste prudente. Elle n'a aucun intérêt à froisser l'Europe qui reste son premier client commercial. Et ne veut pas non plus trop s'afficher main dans la main avec une Russie qui ne respecte pas le principe d'intangibilité des frontières, et qui n'est pas vraiment en phase non plus avec le sacro-saint principe de non-ingérence de la diplomatie chinoise.

Mathieu Jolivet avec BFMbusiness.com