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Les promesses électorales de Berlusconi se heurtent à l'économie

Silvio Berlusconi a fait de nombreuses promesses électorales concernant la fiscalité, mais la situation économique italienne limite fortement leur crédibilité.

Silvio Berlusconi a fait de nombreuses promesses électorales concernant la fiscalité, mais la situation économique italienne limite fortement leur crédibilité. - -

Les élections italiennes ont lieu dimanche 24 et lundi 25 février et les promesses de Silvio Berlusconi attirent les électeurs italiens. Mais la réalité économique du pays est tout autre.

L’Italie vote ce dimanche et ce lundi. Selon les derniers sondages, le centre gauche de Pier Luigi Bersani arrive en tête. Il pourrait s'allier, en cas de victoire, avec le centre droit de Mario Monti.

Mais son avance se réduit comme peau de chagrin face à la droite de Silvio Berlusconi. Il Cavaliere a fait une remontée spectaculaire, en faisant de la baisse de la pression fiscale son cheval de bataille.

"La maison, c'est sacré. Pas question de payer un impôt". Silvio Berlusconi promet de supprimer la très impopulaire taxe foncière instaurée par Mario Monti, qui a rapporté une vingtaine de milliards d'euros en 2012. Il s'est même engagé à rembourser en liquide la taxe versée par les Italiens l'an dernier !

L'impôt régional sur les entreprises est également dans sa ligne de mire. Enfin, Silvio Berlusconi promet aussi de ne pas augmenter la TVA et de ne pas instaurer d'impôt sur la fortune.

Des promesses peu crédibles dans le contexte économique italien

Des promesses démagogiques, considèrent ses adversaires. Avec une dette qui dépasse les 126% du PIB, la baisse de la pression fiscale semble bien peu probable. L’Italie est en récession depuis 2011 et le taux de chômage flirte avec les 10%. De plus, la fraude fiscale coûte entre 120 et 140 milliards d'euros par an à l'Etat italien.

Mais ces promesses payent dans l'opinion : il y a quelques mois encore, sa coalition était créditée de 18% des intentions de votes, elle frôle aujourd’hui les 30%, à moins de 5 points de son rival social-démocrate, Pier Luigi Bersani.

Pour beaucoup de spécialistes, la coalition de Berlusconi a peu de chance d'obtenir la majorité à la chambre des députés, mais elle peut jouer les troubles fêtes au Sénat et paralyser ainsi la vie politique italienne.

Le titre de l'encadré ici

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Les importantes réformes lancées par Mario Monti ont réussi à restaurer une certaine confiance des marchés, explique François Chevallier, économiste à la Banque Leonardo. Un avis partagé par Clemente Delucia, spécialiste de l’Italie chez BNP Paribas. Sans réforme, les taux d’intérêt auraient été à 7% au lieu de 4% actuellement. "Les réformes produisent leurs effets à moyen terme (…) au troisième trimestre, l’Italie pourrait retrouver la croissance, même si c’est un faible taux de croissance", explique l’économiste.

Delphine Liou et BFMbusiness.com