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PSA sur le toit de l'Europe en septembre

PSA devient leader européen au mois de septembre, dans un marché encore déstabilisé par des effets techniques.

PSA devient leader européen au mois de septembre, dans un marché encore déstabilisé par des effets techniques. - Fabrice COFFRINI / AFP

Dans un marché chamboulé par des effets techniques, le groupe vire en tête et détrône Volkswagen.

«Des années qu'on travaille sur des moteurs plus efficaces, moins polluants, au-delà parfois des normes exigées... On est plutôt contents du symbole!» se félicite-t-on à la recherche et au développement chez PSA. Même si on a conscience que des effets techniques très importants brouillent les cartes, on se réjouit de cette place de leader du marché automobile européen en septembre.

PSA n'échappe pas à la baisse générale du marché, mais résiste mieux. Avec un recul de 23,5%, qui était largement anticipé, le marché européen corrige après sa forte hausse d'août. Mais preuve que PSA s'est bien préparé en amont face à cette zone de turbulences, le groupe affiche un recul modéré de 7,7% (-4,3% pour Peugeot, -3,4% pour Citroën et -11,2% pour Opel/Vauxhall), et signe la meilleure performance du mois sur le continent, avec une part de marché de 18,2%. 

Nettoyage des gammes et effets techniques

Volkswagen, leader du marché depuis plusieurs années, doit céder la première place du podium au Français, restant deuxième, mais avec une chute spectaculaire de ses ventes sur le mois, -48%. Sa part de marché, de fait, recule à 15,8%. Renault, 3ème du classement, subit quant à lui une baisse de ses ventes, mais moins marquée à -27%. Celles du groupe Fiat Chrysler accusent un recul du même ordre à -31,4%.

Encore une fois, et sans doute jusqu'à la fin de l'année, l'ensemble du marché est soumis a des considérations techniques qui expliquent cette volatilité et ces écarts spectaculaires. Le passage aux nouvelles normes d'émission WLTP a obligé les constructeurs à «nettoyer» leurs gammes en profondeur de tous les modèles qui ne seraient pas conformes aux nouveaux critères.

«Pas de surprise» chez Volkswagen

La plupart d'entre eux ont été immatriculés en juillet et en août, pour être écoulées progressivement à prix réduit chez les concessionnaires, ce qui explique les hausses impressionnantes auxquelles on a pu assister les mois précédents. Mais un contrecoup sensible était de fait à prévoir, ce qui devrait provoquer sans doute des ajustements jusqu'à la fin de l'année et des soubresauts importants.

Le constat est d'ailleurs particulièrement frappant chez Volkswagen, avec des baisses de 52% pour la seule marque VW, -60% chez Audi ou -68,8% chez Porsche... alors que Seat (-31,8%) et Skoda (-28,1%) résistent un peu mieux. Le groupe s'attendait à avoir des difficultés a faire passer l'ensemble de sa gamme aux nouvelles normes WLTP, et considère que ces mauvais scores ne sont pas une surprise. Volkswagen s'attend encore d'ailleurs à un mois d'otobre encore compliqué, avant une stabilisation et un redressement sur les deux derniers mois de l'année.

Renault attendu au rebond

Mais le géant allemand subit également une vraie défiance du consommateur sur fond de Dieselgate. Un poids certain qui devrait continuer à peser sur l'ensemble des marques du groupe pendant une longue période, même si de l'avis des spécialistes du secteur, les avancées majeures en terme de voitures propres au sein chez le géant allemand vont commencer à payer et à prendre une place significative dans les ventes du groupe.

Du coup, même si Renault est attendu lui aussi au rebond en fin d'année, après avoir finalisé le nettoyage de sa gamme, PSA estime avoir une longueur d'avance convenable, après avoir très largement anticipé le passage aux nouvelles normes, et préparé une gamme qui est, dès aujourd'hui, totalement conforme. Ce travail de long terme explique aussi que, précisément, PSA n'a pas autant profité du rebond spectaculaire des mois d'été et a été moins soumis à la volatilité du marché par la suite.

Une fin d'année dans doute plus stable à prévoir pour PSA, pour qui la place de leader européen semble être un titre plus honorifique qu'autre chose. La bataille sera sans doute rude pour contrer une probable reprise sensible chez Renault, tout en devant gérer au mieux le dossier Opel, qui se complique sur le plan judiciaire en Allemagne, dans le cadre des enquêtes sur le Dieselgate, et qui constituera sans doute un risque important pour les mois à venir.