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Qui pour remplacer Christine Lagarde au FMI ?

Christine Lagarde a été nommée à la présidence de la BCE.

Christine Lagarde a été nommée à la présidence de la BCE. - Mohd RASFAN / AFP

En partance pour la BCE, l’ancienne ministre française pourrait être remplacée par le Britannique George Osborne qui a occupé le poste de ministre des Finances. Mais deux Français sont également sur les rangs.

Le grand jeu des chaises musicales se poursuit. Alors que Christine Lagarde devrait prendre la présidence de la Banque centrale européenne (sa nomination doit encore être validée), qui pour la remplacer à la tête du FMI, le Fonds monétaire international ?

Différents noms circulent actuellement. Selon la presse britannique, l'ancien ministre britannique des Finances George Osborne s'est mis sur les rangs. Il aurait le soutien des autorités britanniques, américaines et chinoises.

Mais d’autres personnalités sont également citées, notamment le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, le franco-ivoirien Tidjane Thiam, directeur général de Crédit Suisse, le Français Pierre Moscovici (actuellement à la Commission européenne) ou encore le membre du directoire de la BCE Benoît Coeuré, un autre Français. La Bulgare Kristalina Georgieva, une dirigeante de la Banque Mondiale, fait également figure de prétendante.

La nationalité du dirigeant de l’institution basée à Washington est déterminante. En effet, depuis sa création en 1944, c’est toujours un européen qui a été nommé à la tête du FMI (dont 5 Français sur 11 dirigeants) tandis que la direction de la Banque mondiale revient systématiquement à un américain. Une sorte du partage du monde…, évidemment contesté par les pays émergents qui frappent de plus en plus fort à la porte. D’où la possibilité de la candidature bulgare.

Reste qu’en théorie, le processus de sélection d'un nouveau directeur général est « ouvert » et « fondé sur le mérite ». Les candidatures de tous les pays membres sont en outre recevables en théorie.

Une institution de plus en plus critiquée

Rappelons que le FMI est une institution internationale regroupant 189 pays, dont le but est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et faire reculer la pauvreté ».

Le FMI a ainsi pour fonction d'assurer la stabilité du système monétaire international (SMI) et la gestion des crises monétaires et financières. Pour cela, il fournit des crédits aux pays qui connaissent des difficultés financières mettant en péril l'organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier (banques, marchés financiers) ou les flux d'échanges de commerce international avec les autres pays.

Lors d'une crise financière, pour éviter qu’un pays ne fasse « défaut », le FMI lui prête de l’argent le temps que la confiance des agents économiques revienne. Le FMI conditionne l’obtention de prêts à la mise en place de certaines réformes économiques. Les dernières interventions en date concernent la Grèce et le Portugal qui ont respectivement bénéficié de prêts de 110 et 78 milliards d’euros.

Mais les réformes demandées par le FMI sont de plus en plus critiquées par les Etats car considérées comme néfastes car elles aggravent finalement la pauvreté et diminuent leur capacité d’intervention. D’autres pointent son incapacité à prévoir quoi que ce soit.

Un rapport indépendant rédigé par une équipe du Bureau indépendant d'évaluation du FMI (BIE) concernant la période (2004-2007) qui a précédé la crise financière et économique mondiale des subprimes montre que l’institution n’avait absolument rien vu venir.

Olivier CHICHEPORTICHE