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Rassemblement à Paris pour deux reporters otages en Afghanistan

Plusieurs centaines de personnes, des professionnels de la presse pour la plupart, se sont rassemblées jeudi à Paris en signe de soutien à deux journalistes français détenus depuis 100 jours en Afghanistan. /Photo prise le 8 avril 2010/REUTERS/Charles Pla

Plusieurs centaines de personnes, des professionnels de la presse pour la plupart, se sont rassemblées jeudi à Paris en signe de soutien à deux journalistes français détenus depuis 100 jours en Afghanistan. /Photo prise le 8 avril 2010/REUTERS/Charles Pla - -

PARIS - Plusieurs centaines de personnes, des professionnels de la presse pour la plupart, se sont rassemblées jeudi à Paris en signe de soutien à...

PARIS (Reuters) - Plusieurs centaines de personnes, des professionnels de la presse pour la plupart, se sont rassemblées jeudi à Paris en signe de soutien à deux journalistes français détenus depuis 100 jours en Afghanistan.

Membres de la rédaction nationale de France 3, Hervé et Stéphane - dont le nom de famille est volontairement tu - ont été enlevés avec trois accompagnateurs afghans le 29 décembre dernier dans la province de Kapisa, au nord de Kaboul.

Munies de pancartes où l'on pouvait lire "100 jours", "On ne vous oublie pas" et les prénoms des deux otages sur des cartes de presse, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur soutien devant l'Hôtel de ville de Paris.

Parmi elles, la journaliste Florence Aubenas, ancienne otage en Irak. "Quand vous êtes otage vous êtes au fond d'un puits, donc chaque petite lumière paraît énorme", a-t-elle dit à Reuters TV. "Je suis contente d'être là aujourd'hui pour leur dire 'on est avec vous et la prochaine fois, vous serez avec nous'".

Pour Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, il était important de montrer "que toute la profession, en France mais pas seulement, est derrière eux et demande leur libération".

"On sait à peu près où ils sont, dans quelles conditions de détention, mais on est inquiet car les jours, les semaines passent et on n'a pas le sentiment qu'ils vont être libérés tout de suite", a-t-il dit.

ENQUÊTE "COMPLEXE ET DIFFICILE"

Toute la journée, les chaînes du groupe France Télévisions ont diffusé un message de soutien aux otages, qui effectuaient un reportage pour l'émission "Pièces à conviction".

L'enquête pour obtenir leur libération est "complexe et difficile", a rappelé Paul Nahon, responsable des magazines d'information de France Télévisions.

"Il y a des groupes politiques, des groupes mafieux qui ne réclament pas tous la même chose: certains réclament des prisonniers apparemment, mais je n'en suis pas sûr, d'autres réclament de l'argent", a-t-il dit sur France 2. "Donc c'est difficile de mettre tout le monde d'accord sur une conduite à suivre".

Fin février, la direction et les syndicats de France Télévisions s'étaient indignés de propos du chef d'état-major des armées sur le coût des recherches des deux journalistes, qu'il avait évalué à plus de dix millions d'euros.

Jean-Louis Georgelin avait dit avoir fourni ce chiffre pour en appeler à la "responsabilité" des journalistes. Mi-janvier, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, avait reproché aux deux reporters une "imprudence coupable".

Lors de la manifestation parisienne, Paul Nahon a confirmé que les deux hommes, qui ont couvert d'autres conflits à l'étranger par le passé, étaient "parfaitement aguerris".

"Ils vont tenir le coup, évidemment. Ils n'ont fait que leur métier, ils ont bossé, ils se sont faits prendre bêtement", a-t-il dit. "Ils ont fait leur boulot, c'est notre honneur de faire ça, et c'était surtout leur honneur de faire ça".

Elizabeth Pineau, avec Lucien Libert, édité par Gilles Trequesser