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Renault attaque 2019 en position de force

Renault signe des résultats 2018 inférieurs aux attentes, mais avec une rentabilité bien supérieure à celle de son allié Nissan.

Renault signe des résultats 2018 inférieurs aux attentes, mais avec une rentabilité bien supérieure à celle de son allié Nissan. - YOSHIKAZU TSUNO / AFP

Même si les résultats 2018 sont en-dessous des attentes, le groupe affiche une forte rentabilité, désormais bien supérieure à celle de son allié Nissan.

La balance des pouvoirs évolue à grande vitesse au sein de l'Alliance Renault-Nissan, sur le plan des performances financières, tout du moins. Et même si Renault affiche des résultats en net repli sur un an, et en-dessous des attentes des analystes, sa profitabilité peut faire des envieux.

Le bénéfice net de Renault s'affiche à 3,3 milliards d'euros pour l'année 2018, en baisse de 36% par rapport à l'exercice précédent, qui avait marqué un record historique. De plus, le groupe a du comptabiliser certains exceptionnels, comme la crise en Argentine (impact négatif de 200 millions d'euros), et des frais d'aménagement de fin de carrière en interne (provision de 300 millions d'euros).

Rééquilibrage sur le terrain commercial

Mais surtout, Renault déplore une moindre contribution aux bénéfices de son allié Nissan. Ce dernier, en proie à une phase difficile, a abaissé ses prévisions de résultat net annuel à 3,6 milliards d'euros en début de semaine, avec une profitabilité qui devrait s'afficher sur un plus bas de 6 ans.

Alors que pendant des années, Nissan a milité pour un plus grand poids au sein de l'Alliance, arguant de sa puissance commerciale et de résultats supérieurs à ceux de Renault, le tableau est en train de radicalement changer, vu que les deux constructeurs affichent un niveau de bénéfice quasi-similaire, avec encore un très léger avantage pour Nissan.

Internationalisation et low-cost profitables

Mais alors que le japonais aura vendu 5,6 millions de véhicules sur l'année, Renault affiche au compteur 3,9 millions d'unités. Autrement dit, le constructeur français affiche une profitabilité bien meilleure, supérieure de plus de 50% à celle de Nissan désormais, avec une marge opérationnelle de 6,3%, qui pour le coup dépasse les prévisions de marché.

L'arme principale de Renault reste Dacia, sa marque low-cost. Mais Renault profite surtout de son internationalisation, sur des zones qui gardent du potentiel, comme le Maghreb, l'Inde, la Russie ou la Chine, où 2 constructeurs locaux d'utilitaires ont été intégrés cette année.

Renault sur une tendance ascendante

Nissan au contraire, souffre sur les marchés américain, européen et chinois, et craint par dessus-tout l'issue du dossier Brexit, puisque le constructeur assure le tiers de la production britannique d'automobiles.

Même si ses résultats peuvent décevoir un peu la communauté financière, Renault peut envisager très sereinement les futures négociations sur la réforme de la gouvernance de l'alliance, fort de performances commerciales de premier ordre, et sur une tendance résolument ascendante.