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Renault-Nissan-Mitsubishi : un nouveau départ pour tourner la page Carlos Ghosn

Les dirigeants de Renault, Nissan et Mitsubishi veulent donner un nouveau départ à l'alliance automobile franco-japonaise.

Les dirigeants de Renault, Nissan et Mitsubishi veulent donner un nouveau départ à l'alliance automobile franco-japonaise. - BEHROUZ MEHRI / AFP

Les dirigeants des 3 constructeurs de l'Alliance ont convenu de la fondation d'un conseil opérationnel unique, pour simplifier la structure et favoriser la prise de décision.

« Une nouvelle impulsion ». C'est ainsi que Jean-Dominique Senard, Président de Renault, a qualifié la grande décision annoncée ce mardi à Yokohama, au siège de Nissan. L'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi va donc se doter d'un conseil opérationnel, qu'il dirigera, et où seront présents également Thierry Bolloré, directeur général de Renault, Hiroto Saikawa, PDG de Nissan, ainsi qu'Osamu Masuko, PDG de Mitsubishi Motors.

« Nous voulons donner une nouvelle impulsion à l'organisation, en la rendant plus efficace et en en simplifiant la structure », dit-il. Très clairement, il est question de se débarrasser de la gestion via des holdings séparées, Renault-Nissan d'un côté et Nissan-Mitsubishi de l'autre. Le nouveau directoire sera un organe commun chargé de prendre les décisions opérationnelles les plus efficaces pour la gestion industrielle de l'Alliance.

Gestion plus dynamique

« Nous allons nous organiser en fonction des différents projets industriels » précise Jean-Dominique Senard. Une gestion qui se veut plus dynamique et plus réactive, « avec des responsables de chaque projet qui rendront des comptes directement à ce conseil » ajoute-t-il. « Ainsi, nous nous affranchirons de certains aspects bureaucratiques de l'ancienne gouvernance, basées sur de multiples couches de responsabilité », renchérit Thierry Bolloré.

Une nouvelle optique de nature à apaiser les rapports entre Renault et ses partenaires japonais. D'autant que l'accord signé stipule qu'aucun changement n'interviendra sur les participations croisées entre constructeurs, remettant à plus tard d'éventuelles négociations sur l'équilibre des pouvoirs capitalistiques. L'heure était donc à l'apaisement et à un retour à de strictes considérations industrielles.

Meilleure intégration 

« C'est un vrai partenariat sur un pied d'égalité », souligne Hiroto Saikawa, PDG de Nissan, apparu très détendu lors de cette conférence de presse. Nissan qui a d'ailleurs accepté que Jean-Dominique Senard puisse aussi briguer le poste de vice-président du constructeur japonais, mais ce dernier n'a aucunement l'intention de viser la présidence de Nissan, comme l'hypothèse avait été évoquée un temps.

Un pied d'égalité qui va permettre aussi de mieux intégrer Mitsubishi Motors aux instances dirigeantes, le dernier membre de l'Alliance souffrant jusque là d'une taille plus réduite et de son statut de simple filiale à 34% de Nissan, dans l'ancien organigramme. Désormais Mitsubishi est membre plein et entier de l'ensemble réformé.

Défis industriels multiples

Plus de simplicité et d'efficacité dans la prise de décision, plus de dynamisme, l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi va pouvoir s'attaquer aux défis industriels du futur, électrification, nouvelles mobilités, mais aussi recherche de la valeur et de la rentabilité avec des coopérations accrues, alors que Renault et Mitsubishi restent sur des bonnes tendances commerciales, contrairement à Nissan qui connaît une passe plus difficile.

Auparavant c'est Carlos Ghosn qui incarnait l'Alliance, elle est désormais une entité fonctionnelle et incarnée par ce nouveau conseil. Un signal fort pour tourner la page et sceller un nouveau départ.