BFM Business
International

Rencontre Trump-Juncker: l'Allemagne soulagée, la France sur ses gardes

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker et le président des États-Unis, Donald Trump, à Washington mercredi.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker et le président des États-Unis, Donald Trump, à Washington mercredi. - Daniel ROLAND / AFP

Paris et Berlin se sont félicités de l'issue de la rencontre entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker mercredi. L'Allemagne a sauvé les exportations de ses véhicules vers les États-Unis. La France attend juste des "clarifications" sur l'agriculture.

Paris et Berlin se sont félicités de l'issue de la rencontre entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker mercredi. Les deux dirigeants sont parvenus à un accord pour désamorcer la guerre commerciale entre les États-Unis et l'Union européenne.

"La France a toujours dit qu'il fallait éviter une guerre commerciale parce qu'elle ne ferait que des perdants", a déclaré à l'AFP le ministre des Finances Bruno Le Maire, dans une brève réaction ce jeudi. "Il est donc bien de revenir au dialogue avec les Américains sur les questions commerciales", s'est-il félicité.

Du côté de Berlin, "le gouvernement salue l'accord pour une action constructive dans le commerce", a affirmé jeudi une porte-parole de la chancelière sur Twitter. "La Commission peut continuer à compter sur notre soutien'", a-t-elle ajouté.

Selon une source européenne, aucun nouveau tarif douanier ne sera imposé sur les importations de voitures européennes aux États-Unis, un dossier particulièrement sensible pour l'Allemagne.

Des inquiétudes françaises sur le volet agricole

À Paris, la nouvelle a été accueillie en demi-teinte. L'accord conclut à Washington comporte une série de décisions pour l'agriculture, l'industrie et l'énergie dont la portée exacte reste cependant à confirmer.

Bruno Le Maire exige rapidement des "clarifications" sur les mesures adoptées par le président américain et celui de la Commission européenne. "Une bonne discussion commerciale ne peut se faire que sur des bases claires et ne peut pas être conduite sous la pression", a souligné le ministre français.

Bruno Le Maire a exigé que l'agriculture "reste" en dehors du champ des discussions" assurant que "l'Europe ne transigera pas avec ces normes". "Nous avons des normes sanitaires, alimentaires et environnementales élevées et des règles de production auxquelles nous sommes attachées parce qu'elles garantissent la protection et la sécurité de nos consommateurs", a-t-il rappelé.

Paris ne veut pas d'une accord de libre-échange

Par ailleurs, Donald Trump et Jean-Claude Juncker ont mis en avant leur volonté commune d'aller, à terme, vers la suppression totale des tarifs douaniers dans les échanges industriels entre les États-Unis et l'UE, exception faite du secteur automobile.

Bruno Le Maire a rejeté la possibilité d'un accord commercial global entre les États-Unis et l'UE, comme l'avait évoqué le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin dimanche dernier à l'issue de la réunion du G20 Finances de Buenos Aires.

"Nous ne voulons pas entrer sur la négociation d'un grand accord dont nous avons vu les limites avec le TTIP", l'accord dont les discussions entre Bruxelles et l'administration de Barack Obama avaient échoué il y a deux ans, a-t-il prévenu.

Enfin, le ministre a demandé que "l'accès aux marchés publics américains fasse partie des discussions" considérant qu'ils sont aujourd'hui "largement fermés" aux entreprises européennes. "Chaque partie, les Américains comme les Européens, doit trouver son compte dans cette discussion", a-t-il assuré.

J.-C.C. avec AFP