Report du vote sur l'accord de Brexit: Bruxelles attend un signe de Londres
La Commission européenne a "pris acte" samedi du vote des députés britanniques reportant la décision sur l'accord de Brexit, et intimé au gouvernement de Boris Johnson de lui donner la marche à suivre "dès que possible".
"Il appartiendra au gouvernement britannique de nous informer sur les prochaines étapes dès que possible", a réagi dans un tweet Mina Andreeva, porte-parole de l'exécutif européen, peu après le revers essuyé par le Premier ministre britannique devant son Parlement.
Dans une ambiance électrique à la Chambres des communes, Boris Johnson avait imploré les députés britanniques de voter pour l'accord de divorce conclu in extremis cette semaine entre Londres et Bruxelles, à moins de deux semaines du 31 octobre, date fixée pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE.
Vers un nouveau report
Mais il a été désavoué par un député de son propre camp, Oliver Letwin (conservateur), qui a fait adopter à une courte majorité un amendement compliquant singulièrement ses plans.
Cet amendement contraint Boris Johnson à demander un report du Brexit le temps que soit adoptée toute la législation nécessaire à la mise en oeuvre de l'accord qu'il a décroché à Bruxelles, validé jeudi par les 27.
"La @EU_Commission prend acte du vote à la Chambre des communes de l'amendement #Letwin, ce qui signifie que l'accord de retrait lui-même n'a pas été mis aux voix aujourd'hui", a écrit Mina Andreeva sur son compte Twitter.
Elle a ensuite, dans le même tweet, lancé cet appel à ce que Londres éclaircisse ses intentions "dès que possible".
Un report, "dans l'intérêt de personne" affirme l'Elysée
Dans la foulée du vote de l'amendement Letwin, Boris Johnson a redit sa détermination à sortir son pays de l'UE coûte que coûte le 31 octobre, assurant ne pas vouloir "négocier de report" avec les 27. Il a regretté que le vote historique qui était prévu samedi sur son accord de divorce avec Bruxelles soit désormais "vidé de son sens".
La présidence française a réagi de son côté en estimant qu'un nouveau report n'était "dans l'intérêt de personne".
Théoriquement, pour respecter son Parlement, Boris Johnson devrait formuler à l'UE une nouvelle demande d'extension de la date de sortie, déjà repoussée plusieurs fois. Mais rien n'oblige les 27 autres dirigeants de l'UE à répondre immédiatement.
Réunion dès dimanche à Bruxelles
Un haut diplomate européen joint par l'AFP a expliqué que les 27 n'avaient rien à décider tant qu'ils n'avaient pas reçu une demande formelle. Une source européenne a fait part d'"un certain fatalisme" face à un énième rebondissement qui impose à nouveau "beaucoup de patience".
Les ambassadeurs des 27 doivent se retrouver dimanche matin à Bruxelles. La réunion devrait surtout être consacrée à la préparation du vote de ratification de l'accord de retrait prévu au Parlement européen, qui se réunit en séance plénière la semaine prochaine à Strasbourg.
Lundi, le président du Parlement, l'Italien David Sassoli, et les présidents de groupes se réuniront pour tirer les enseignements du vote britannique de samedi, a indiqué sur Twitter un porte-parole de cette assemblée.