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Réunion de la BCE: les interrogations des marchés

Les analystes se demandent notamment si la BCE annoncera bel et bien l'abandon de son statut de créancier privilégié

Les analystes se demandent notamment si la BCE annoncera bel et bien l'abandon de son statut de créancier privilégié - -

Pour Laurent Berrebi,économiste, les investisseurs ont déjà anticipé en partie le futur dispositif qui devrait être annoncé par la Banque centrale européenne, ce jeudi 6 septembre. Mais certaines questions subsistent.

Qu’attendent les marchés de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), ce jeudi 6 septembre ? Laurent Berrebi,économiste, a livré des éléments de réponse dans l'émission Intégrale Placements de BFM Business. Il rappelle d'abord que certains détails du plan d'action de la BCE ont déjà été anticipés par les investisseurs: "Les marchés ont déjà intégré un nouveau programme de rachats de dette publique avec un maturité inférieure ou égale à trois ans. Et ces rachats seront conditionnés à des demandes d’aide de la part des pays concernés par ce programme", explique-t-il. L’économiste détaille ensuite les interrogations qui subsistent dans l’esprit des investisseurs.

Ce que surveilleront les marchés

> Selon Laurent Berrebi, les marchés chercheront à savoir si les rachats de dettes seront accompagnés par des seuils de taux d’intérêt précis, à partir desquels la BCE interviendrait automatiquement sur le marché de la dette. "La question est de savoir quels seront ces seuils? Même si on sait que la BCE ne les communiquera pas, ils seront effectifs", estime Stéphane Berrebi.

> L’économiste rappelle que la BCE peut également prendre en compte certains critères inhérents au marché monétaire dans son plan d’action. Pour lui, il faudrait voir si la BCE va tenir compte des "échanges transfrontaliers entre les banques de la zone euro". Car ce marché est actuellement "balkanisé", c’est-à-dire que les banques se replient sur leur marché domestique. Laurent Berrebi donne un exemple: à la mi-2011 la marché interbancaire de la zone euro était dominé par les échanges transfrontaliers (60%) alors qu’aujourd’hui ces échanges ne représentent plus que 40%.

> Dernière question et non des moindres: est-ce que la BCE va abandonner son statut de créancier privilégié? Laurent Berrebi estime que cette option "est possible" et "qu'il s'agit de l’une des réponses qu’on attend de la part de Mario Draghi", le président de la BCE.

Deux sources de l'agence Reuters rapportaient elles, mercredi soir, que la BCE devrait vraisemblablement renoncer à ce statut.

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