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Roberto Azevedo succède à Pascal Lamy à la tête de l'OMC

Roberto Azevedo a fait ses classes aux Affaires étrangères brésiliennes.

Roberto Azevedo a fait ses classes aux Affaires étrangères brésiliennes. - -

Le Brésilien prend, dimanche 1er septembre, la suite de Pascal Lamy à la tête de l'Organisation mondiale du commerce. Il devra relancer les négociations sur la libéralisation des échanges commerciaux dans un environnement défavorable.

Il a désormais le témoin en main. Ce dimanche 1er septembre, le Brésilien Roberto Azevedo succède officiellement à Pascal Lamy à la tête de l'Organisation mondial du commerce (OMC), prenant un siège que le Français occupait depuis huit ans.

Jusqu'ici, ce diplomate de 55 ans, qualifié "de consensuel" et de "fin négociateur", était le représentant permanent du Brésil au sein de l'organisation. Poste qu'il occupait depuis 2008.

A en croire sa biographie officielle publiée par l'OMC, cet ambassadeur a depuis son entrée au département brésilien des Affaires étrangères, en 1984, "accumulé une vaste expérience sur les sujets d'économie internationale et de politique commerciale". Il a notamment été vice-ministre en charge des affaires économiques et technologiques.

Polyglotte expérimenté

C'est surtout quelqu'un qui connaît bien les débats portant sur les échanges commerciaux. Il a été le négociateur en chef pour le Brésil à l'OMC. Et, dans son pays, il a participé à la création de la "Coordination générale des litiges", qu'il a dirigé de 2001 à 2005. C'est à ce poste qu'en 2004, il obtient la condamnation des Etats-Unis à l'OMC, la première de l'Histoire, pour une affaire de subventions à l'industrie cotonnière. Ce qui explique l'absence de soutien de Washington à sa candidature.

Détail non négligeable, cet ingénieur de formation parle couramment quatre langues: portugais, espagnol, anglais et français. Un profil idéal, en somme, pour diriger une instance en charge de régler les litiges commerciaux entre les 159 pays adhérents.

Un contexte défavorable

A son nouveau poste Roberto Azevedo aura la lourde tâche de donner un nouvel élan aux négociations commerciales, qui pâtinent sérieusement depuis le lancement du dernier cycle, en 2001, cycle dit "de Doha", qui s'est ensuite soldé par un échec.

Peu après sa nomination, lors d’une conférence de presse à Brasilia, ce père de famille (il a deux filles) ne cachait pas "un certain pessimisme". "Les négociations n’avancent pas avec la rapidité que nous espérions. Nous sommes dans un moment délicat", déclarait-il.

Le contexte est loin de lui être favorable. La Chine et L'Europe ont connu une récente passe d'armes qui a débuté sur les exportations de panneaux solaires chinois, et s'est poursuivie, avec des mesures de rétorsions sur tout un ensemble de produits (tubes en aciers, vins, automobiles...).

Premier rendez-vous en décembre

Autre exemple: les négociations en cours entre l'Europe et les Etats-Unis sur une zone libre-échange dont les débuts ont été entachées par les révélations du Spiegel. Le magazine allemand expliquait, en juin dernier, que l'Union européenne aurait été une des"cibles" de la NSA, l'agence de surveillance électronique américaine.

Dans ce climat pour le moins dégradé, le premier défi de Roberto Azevedo surviendra en décembre prochain, lors de la 9ème conférence ministérielle de l'OMC, prévue à Bali. Il espère, à cette occasion, arriver à "un minimum de résultat".

Julien Marion