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Rome défend son budget

Giuseppe Conte à Bruxelles pour le Sommet Europe-Asie, le 19 octobre 2018.

Giuseppe Conte à Bruxelles pour le Sommet Europe-Asie, le 19 octobre 2018. - JOHN THYS / AFP

L'Italie répond à la Commission européenne : Rome maintient son budget, jugé largement hors des clous par Bruxelles, mais promet de contenir la dette.

Rome persiste et signe. Dans une lettre de quatre pages envoyée à la Commission européenne, le gouvernement italien a défendu son projet de budget. Certes, a-t-il reconnu, ce budget « n'est pas en ligne avec les normes du Pacte de stabilité et de croissance (...) C'était une décision difficile mais nécessaire à la lumière du retard pour retrouver le niveau de PIB d'avant la crise et des conditions économiques dramatiques dans lesquelles se trouvent les couches les plus désavantagées de la société ».

Un plafond de 2,4 % qui ne sera pas dépassé

Jeudi dernier, la Commission européenne avait exigé des clarifications après la présentation d'un budget jugé hors des clous : le gouvernement italien prévoit en effet un déficit de 2,4 % du PIB pour l'an prochain, alors que le précédent gouvernement avait tablé sur 0,8 %. Un dépassement sans précédent du Pacte de stabilité avait estimé Bruxelles. Mais « ce chiffre de 2,4 % est un plafond que nous nous sommes solennellement engagés à respecter » a assuré ce lundi le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte. Si jamais ce plafond était dépassé, le gouvernement adopterait « toutes les mesures nécessaires afin que les objectifs indiqués soient rigoureusement respectés » a-t-il promis, avant de conclure : « Nous ne sommes pas une bande de têtes brûlées, nous voulons dialoguer avec les institutions européennes ».

Pas d'« Italexit »

Par ailleurs, tous les ténors du gouvernement ont depuis ce week-end réaffirmé l'engagement européen de l'Italie : « Ecoutez-moi bien : pour l'Italie, il n'y a aucune chance d'Italexit, de sortie de l'Europe ou de l'eurozone » a martelé Giuseppe Conte.

Du coté des marchés financiers, on n'a guère apprécié le maintien du budget en l'état : le « spread », écart très surveillé entre les taux italien et allemand à dix ans, est repassé au dessus des 300 points alors qu'il était descendu à 286 dans la matinée. La détente observée à l'ouverture des marchés, après la décision de Moody's de ne pas accompagner la baisse de sa note de l'Italie d'une perspective négative, n'aura donc pas duré.

Rédaction avec AFP