BFM Business
International

Royaume-Uni: l’austérité est partie pour durer

David Cameron reconnaît que la situation économique est plus difficile que ce qu'il avait prévu.

David Cameron reconnaît que la situation économique est plus difficile que ce qu'il avait prévu. - -

Les mesures de rigueur, au Royaume-Uni, pourraient se poursuivre au-delà de 2020. David Cameron, le Premier ministre britannique, l’affirme dans une interview publiée ce jeudi 19 juillet.

Winston Churchill promettait du sang et des larmes, David Cameron n'est pas loin de proposer la même chose. Dans une interview au quotidien le Daily Telegraph, publiée ce jeudi 19 juillet, le Premier ministre britannique juge que la politique d’austérité menée dans son pays pourrait continuer jusqu’en 2020.

"Je ne vois pas quand des choix difficiles en matière de dépenses n'auront plus à être effectués. Nous sommes dans une situation très difficile", a-t-il déclaré.

En effet, la plupart des indicateurs économiques sont dans le rouge. Le déficit public reste important, près de 8,3% du PIB. Le taux de chômage, malgré les embauches temporaires pour les jeux Olympiques, reste à un niveau élevé, autour de 8,1%.

Par ailleurs, les prévisions de croissance sont mauvaises. Le Fonds monétaire international (FMI) vient de les réviser à la baisse: 0,2% pour cette année et 1,4% pour l'année prochaine.

"Je ne nie pas un seul instant que c'est bien plus difficile que ce qui était prévu", a concédé David Cameron.

350 milliards d'euros de resserrement budgétaire

Le plan de rigueur initié en 2010 par George Osborne, le ministre des Finances, n’a pas été suffisant. Son ampleur était pourtant sans précédent, avec des mesures difficiles comme la hausse de deux points et demi de la TVA ou des coupes drastiques effectuées dans tous les ministères.

Au total, certains analystes de Barclays évoquent près de 350 milliards d'euros de resserrement budgétaire. Du jamais vu depuis l'après-guerre.

En dépit des perspectives inquiétantes, David Cameron a insisté sur le fait qu'il pourrait baisser les impôts s'il pensait que cela puisse relancer l'économie. En attendant, les jeux Olympiques pourraient apporter un peu d'air. Les analystes évoquent un gain net de croissance de près de 1%, mais sur plusieurs années.

Jean-Baptiste Huet et BFMBusiness.com