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Royaume-Uni: l’économie se contracte pour la première fois depuis 2012

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- - Tolga Akmen - AFP

Le PIB britannique a reculé de 0,2% au second trimestre, sa pire performance depuis 2012. Une chute surprise alors que les analystes tablaient sur une stagnation du PIB.

Le Royaume-Uni plie… et commence à rompre. Le pays, qui avait affiché une belle solidité au premier trimestre avec une croissance de 0,5% affiche, pour le deuxième trimestre, une contraction de 0,2%. Ce n’était plus arrivé depuis 2012 au Royaume-Uni.

« Le secteur des services, souvent dominant, n'a généré pratiquement aucune croissance » a commenté Rob Kent-Smith, responsable du PIB à l'ONS (Office for National Statistics), ce vendredi. De la même façon, la production manufacturière a chuté (-2,3% après un premier trimestre record) tandis que le secteur de la construction s’est affaibli.

Pendant les 3 premiers mois de l’année, le regain de croissance s’expliquait notamment par la constitution de stocks dans la perspective du divorce avec l'Union européenne, initialement prévu au 31 mai. Mais le report du Brexit, associé à l’incertitude d'un "no deal", semble avoir pesé sur l’économie britannique. Les entreprises ont écoulé leurs stocks au printemps mais n’ont pas réitéré leurs investissements. D'une certaine façon, ces nouveaux chiffres sont venus corriger la performance hors-norme du premier trimestre.

Après cette annonce, la Livre sterling a de nouveau baissé face au dollar et à l'euro, accentuant sa chute amorcée au début de l'année.

Début août, la Banque d’Angleterre tablait sur une croissance de 1,3% en 2019. Pour autant, de nombreux signaux restent encore au vert pour le pays : le chômage est au plus bas, la consommation des ménages en hausse et l'inflation reste stable. « Les fondamentaux de l'économie britannique restent solides - les salaires augmentent, l'emploi est à un niveau record et nous prévoyons une croissance supérieure à celle de l'Allemagne, l'Italie et du Japon cette année » a commenté Sajid Javid, le chancelier de l'Échiquier. Cela reste une mauvaise nouvelle pour Boris Johnson qui vient d’arriver au pouvoir et qui est déjà très fragilisé sur le plan politique.

Pour le troisième trimestre 2019, un léger rebond est encore attendu.