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S'il est nommé à la Commission européenne, Thierry Breton n'aura aucune action dans aucune société

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- - ERIC PIERMONT / AFP

Face à un éventuel risque de conflit d'intérêt, le candidat français à la Commission européenne, ne veut prendre aucun risque.

Thierry Breton prend les devants. Selon l'AFP, qui cite "son entourage", l'actuel PDG d'Atos ne possèdera plus aucune action si sa nomination est confirmée par le Parlement européen. 

Traduction, les titres qu'il possède seront cédés, a précisé cette même source, afin d'éviter tout risque de conflit d'intérêt après le rejet de la candidature de l'ex-ministre Sylvie Goulard pour des raisons éthiques.

"Thierry Breton a toujours été extrêmement clair sur le sujet: s'il est confirmé au poste de commissaire européen, il ne disposera, au jour de sa prise de fonction, d'aucune action, d'aucune sorte, dans aucune société, exactement comme il l'avait fait lorsqu'il avait été nommé ministre de l'Economie" en 2005, a-t-on expliqué.

Selon le document de référence d'Atos, Thierry Breton possédait 508.085 actions du groupe fin 2018, ce qui représente, au cours actuel, environ 34 millions d'euros. Il disposait également à la même date de 1.501 actions du groupe de service de paiements Worldline, ancienne filiale d'Atos, pour une valeur d'environ 84.000 euros.

Près de 510.000 actions Atos

Après l'échec subi par l'ex-ministre Sylvie Goulard ce mois-ci, Thierry Breton a été proposé par la France en tant que commissaire pour un très vaste portefeuille comprenant la politique industrielle, le marché intérieur, le numérique, la défense et l'espace. Il sera notamment en charge de la cybersécurité, de l'intelligence artificielle ou encore des supercalculateurs, autant de thématiques directement liées à l'activité d'Atos.

Plusieurs responsables politiques, de l'eurodéputé EELV Yannick Jadot au député Les Républicains Julien Aubert, ont relevé que le choix d'un grand patron comme candidat à la Commission -une première dans l'histoire de l'UE- exposait à l'accusation de conflits d'intérêts.

Thierry Breton devra fournir dans les prochains jours une déclaration d'intérêt au Parlement européen, dans laquelle il détaillera son CV, ainsi que les biens et actions qu'il possède. Une commission d'eurodéputés sera ensuite chargée d'étudier ce document pour y déceler des risques de conflit d'intérêt, potentiellement dès la semaine du 4 novembre. S'il franchit cette étape, le candidat français sera alors auditionné par les élus européens sur le fond, notamment sur la politique qu'il compte mener à son poste.

La nouvelle Commission d'Ursula von der Leyen doit prendre ses fonctions le 1er décembre.

OC avec AFP