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Le salaire minimum allemand aura finalement peu d'exception

Les mineurs et les apprentis seront exlus du dispositif.

Les mineurs et les apprentis seront exlus du dispositif. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le projet du gouvernement allemand de mettre en place un Smic n'exclut finalement que les stagiaires, les mineurs et les chômeurs de longue durée, selon le texte dévoilé ce jeudi 20 mars. L'exécutif a ainsi résisté aux pressions du patronat.

Le gouvernement allemand n'a pas cédé au patronat. Le salaire minimum, mesure phare concédée fin2013 par la CDU d'Angela Merkel pour convaincre le SPD de former une grande coalition gouvernementale, concernera finalement une très large partie des travailleurs allemands, selon le projet de loi dont le contenu a été dévoilé ce jeudi 20 mars.

Ce salaire minimum sera ainsi porté à 8,50 euros bruts de l'heure. Seuls seront exclus de ce dispositif les stagiaires, les jeunes de moins de 18 ans et les chômeurs de longue durée.

Pour cette dernière catégorie, les employeurs pourront décider de les rémunérer en dessous du futur salaire minimum afin de favoriser leur réintégration dans le marché du travail.

L'exception pour les stagiaires, elle, ne vaut que pour les stages de courte durée et les stages obligatoires dans le cadre d'une formation scolaire ou professionnelle.

Enfin, pour les moins de 18 ans, le gouvernement a choisi de les exclure pour éviter que certains ne fassent le choix du marché du travail aux dépens d'une formation professionnelle.

La sourde oreille de Berlin

La ministre du Travail social-démocrate, Andrea Nahles, a ainsi fait la sourde oreille à l'essentiel des revendications des milieux économiques, qui demandaient d'exclure du champ d'application du salaire minimum de larges pans du marché du travail, des travailleurs saisonniers aux livreurs de journaux en passant par les débutants et les employés de l'ex-RDA, moins payés.

"Je ne comprends vraiment pas" la solution retenue, a réagi, ce jeudi, le président de la fédération des patrons, la BDA, Ingo Kramer. Il juge que le gouvernement hypothèque "de manière irresponsable" l'entrée des jeunes sur le marché du travail et qualifie les dispositions sur les chômeurs de longue durée d'"absurdes".

40% des Allemands dubitatifs

Le secrétaire général de la fédération des agriculteurs, Bernhard Krüsken, a, lui, mis en garde contre une hausse du prix des fraises, du vin et des asperges si la loi était adoptée en l'état. Les exploitants, en effet, ont massivement recours à des saisonniers peu payés pour récolter ces produits, très prisés des Allemands.

PLus globalement, 56% des Allemands pensent que l'introduction du salaire minimum va renforcer l'économie nationale contre 40% qui estiment le contraire, selon un sondage publié jeudi par le quotidien Die Welt.

Le projet de loi peut encore être amendé pour tenir compte des objections des autres ministères. Il doit être approuvé en Conseil des ministres le 2 avril, avant d'être soumis aux députés du Bundestag.

J.M. avec AFP