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Scandale alimentaire: d'autres pays refusent la viande brésilienne

Le Brésil est au coeur d'un vaste scandale de viande avariée.

Le Brésil est au coeur d'un vaste scandale de viande avariée. - Rodrigo Fonseca - AFP

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La liste des pays ayant fermé leurs portes à la viande du Brésil, secoué par un vaste scandale alimentaire, continuait de s'allonger mardi. Après Hong Kong, un marché crucial, le Mexique et le Japon ont suspendu leurs importations. Plus gros exportateur de viande au monde, le géant sud-américain, déjà plongé dans la pire crise de récession de son histoire, se retrouve ainsi atteint de plein fouet dans un des secteurs-clés de son économie. L'affaire a éclaté lorsque la police brésilienne a découvert vendredi que des gros exportateurs de viandes avaient corrompu des inspecteurs des services d'hygiène pour certifier de la viande avariée comme étant propre à la consommation. La viande brésilienne est exportée vers 150 pays, pour un total de 10 milliards de dollars en ce qui concerne le boeuf et le poulet.

Les exportations de viande de boeuf vers Hong Kong ont rapporté 718 millions de dollars au Brésil en 2016, d'après les chiffres du gouvernement brésilien. Pour ce qui est de la volaille, Hong Kong occupe le cinquième rang, avec des importations à hauteur de 357,2 millions de dollars. Le Mexique et le Japon ont rejoint mardi soir la liste des pays ayant suspendu depuis dimanche leurs importations en provenance du Brésil. Lundi, d'autres marchés importants ont tourné le dos au Brésil, y compris la Chine, deuxième acheteur de viande bovine et de poulet. En tout, une demi-douzaine de marchés ont annoncé des mesures.

La Corée du Sud a néanmoins décidé mardi de lever la suspension de distribution de volailles déjà importées, après avoir obtenu des autorités brésiliennes la confirmation qu'aucune viande avariée n'était entrée dans le pays. L'Union européenne a quant à elle demandé "au Brésil de retirer immédiatement tous les établissements impliqués dans la fraude de la liste" des sociétés approuvées par l'UE pour l'exportation, selon Enrico Brivio, un porte-parole de la Commission européenne.

Appel lancé à l'OMC

Mercredi après-midi, le Brésil a lancé un appel à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) pour que les pays-membres de cette organisation n'imposent pas de restrictions sur ses viandes, a-t-on appris auprès d'une source proche de l'institution basée à Genève. L'appel a été lancé lors d'une réunion du comité des mesures sanitaires et phytosanitaires de l'OMC.

À cette occasion, le Brésil a distribué un communiqué faisant le point sur l'enquête en cours et les mesures prises par les autorités. "Le Brésil espère que les pays membres de l'OMC vont prendre en considération toute l'information" donnée sur ce dossier devant le comité, information qui sera "mise à jour si besoin". Le Brésil, qui estime avoir fait preuve de "transparence et de coopération", ajoute qu'il "espère que les pays membres de l'OMC ne vont pas recourir à des mesures qui constitueraient des restrictions arbitraires et seraient contraires aux règles de l'OMC".

D. L. avec AFP