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Les sociaux-démocrates allemands hésitent sur les hausses d’impôts

Sigmar Gabriel, président du SPD, a lancé une polémique sur les hausses d'impôts inscrites au programme des sociaux-démocrates.

Sigmar Gabriel, président du SPD, a lancé une polémique sur les hausses d'impôts inscrites au programme des sociaux-démocrates. - -

En Allemagne, une hausse d'impôts pour les plus aisés est inscrite dans le programme électoral du SPD. Mais les dirigeants du parti ne sont plus tous sur cette ligne.

A un mois des élections en Allemagne, les sociaux-démocrates sont au plus bas dans les sondages, avec seulement 24% des intentions des votes au 19 août. Et les récentes déclarations contradictoires des dirigeants du parti concernant les impôts ne vont sans doute pas arranger leurs affaires...

Au départ, le programme du parti prévoyait des hausses d’impôts pour les Allemands les plus aisés, pour financer l’éducation et l’égalité sociale. Mais le président et le candidat du SPD ont tous les deux expliqué, le week-end dernier, que ces hausses pourraient être annulées si la lutte contre la fraude fiscale permet d’enregistrer assez de recettes.

"Payer des impôts n'est pas très sexy"

"Je trouve que payer des impôts n’est pas très sexy, a ainsi déclaré Sigmar Gabriel, président du SPD, avant d’ajouter que, si cela ne tenait qu’à lui, il renoncerait à toute hausse d’impôts. Une sortie qui a provoqué des tensions avec l’aile gauche du SPD, et les écologistes, qui pourraient être de futurs partenaires de gouvernement.

Avec ses déclarations, qui laissent entrevoir une marche arrière sur les promesses de campagne, le SPD espère récupérer des voix, alors que les Allemands condamnent toute hausse d’impôt dans les sondages.

A la place, le parti tente désormais de convaincre sur la lutte contre la fraude fiscale, un domaine qui le démarque de ses rivaux chrétiens-démocrates. Dans un entretien accordé au journal allemand Bild, Sigmar Gabriel explique que 160 milliards d’euros échappent au fisc allemand chaque année. "Nous pourrions renoncer aux hausses d’impôts et baisser les charges qui pèsent sur les Allemands si nous mettons fin à l’évasion fiscale", argumente-il.

Audrey Dufour