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Le sort des Etats-Unis inquiète le FMI

Le FMI a révisé à la baisse la croissance qu'il prévoit pour les Etats-Unis.

Le FMI a révisé à la baisse la croissance qu'il prévoit pour les Etats-Unis. - -

Le Fonds a révisé à la baisse, ce mardi 8 octobre, ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis, qui passent à 1,6% pour 2013 et 2,6% pour 2014. L'institution est surtout inquiète des conséquences des coupes budgétaires sur la première économie mondiale.

La France et l'Europe ont beau aller mieux, le FMI n'en reste pas moins inquiet. Dans son document "perspectives de croissance pour l'économie mondiale", le Fonds a révisé à la baisse ses prévisions pour l'économie mondiale. La hausse du PIB planétaire ne serait ainsi que de 2,9% pour cette année. Le FMI l'estimait à 3,2% auparavant.

Une contre-performance qui est notamment due au fait que la plus grande économie mondiale, c’est-à-dire les Etats-Unis, inquiète l'institution dirigée par Christine Lagarde. Le FMI ne table plus que sur une croissance de 1,6% pour 2013 et 2,6% pour 2014, soit respectivement 0,1 et 0,2% de moins que dans ses précédentes prévisions.

"Nos projections se basent sur une hypothèse clef: l'actuel shutdown ne durerait que peu de temps (jusqu'à la mi-octobre, ndlr) et le plafond de la dette des Etats-Unis serait relevé à temps", prévient, en plus, le FMI.

Des coupes budgétaires "excessivement rapides"

De fait, les économistes du Fonds craignent que la paralysie budgétaire et les coupes dans les dépenses qui en résulteraient ne fassent plonger les Etats-Unis. Ces baisses de dépenses pourraient ainsi rendre la demande domestique plus faible.

Les économistes du FMI estiment, en outre, que ces coupes budgétaires sont "excessivement rapides et mal conçues". Ils s'attendent à ce qu'elles amputent la croissance de 1,5 à 1,75% cette année. "Une plus longue fermeture des services fédéraux pourrait avoir un effet négatif important sur la croissance", insiste encore le Fonds.

Le chômage également préoccupant

Par ailleurs, le FMI évoque des conséquences mondiales dans le cas où les parlementaires américains ne parviendraient pas à un accord pour relever le plafond de la dette. Le Trésor américain, lui, parlait d'une crise qui pourrait être encore pire que celle de 2008.

Un autre risque serait un resserrement mal calibré de la politique monétaire de la Réserve Fédérale (Fed), l'équivalent de la banque centrale des Etats-Unis, qui apporte actuellement un important soutien à l'économie américaine. Ce risque pourrait diminuer la croissance américaine de 0,5% en 2014 et 1% "à moyen terme", dixit le FMI.

Autre sujet de doutes pour ce dernier: l'emploi. Le Fonds constate que le chômage continue de reculer – il se situait à 7,3% en août dernier- mais "une grande partie de cette amélioration semble provenir d'une baisse de la population active", nuance-t-il. Il estime ainsi que le chômage va augmenter à 7,6% d'ici à la fin de l'année , avant de refluer en 2014 (7,4%).

Julien Marion