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Les Suisses votent pour plafonner les salaires des patrons

Le vote sur la proposition '1:12' s'annonce très serré.

Le vote sur la proposition '1:12' s'annonce très serré. - -

Les électeurs suisses sont appelés aux urnes, dimanche 24 novembre, pour se prononcer sur une initiative qui empêcherait à un dirigeant d'entreprise de gagner en un mois ce qu'un salarié gagne en un an. Le scrutin s'annonce serré.

La Suisse se veut décidément à la pointe de l'encadrement des rémunérations. Après avoir approuvé, en mars, l'initiative Minder, qui met fin aux parachutes dorés et donne davantage de pouvoir aux actionnaires pour fixer les salaires des dirigeants, les électeurs helvétiques sont à nouveaux appelés aux urnes.

Cette fois, ils doivent se prononcer sur l'initiative "1:12", qui propose qu'un patron ne puisse gagner plus de douze fois ce que le salarié le moins bien payé de lrentreprise touche sur la même période. Cette initiative a été portée par le mouvement des Jeunes Socialistes.

Mais, contrairement à l'initiative Minder, qui avait recueilli plus de 67% de suffrages favorables, le scrutin du 24 novembre s'annonce serré. Selon un sondage cité par la RTS le 13 novembre, l'initiative recueillait 54% d'opinions "plutôt ou très négatives", avec toutefois un niveau assez élevé d'indécis.

Les patrons votent contre

De fait, l'initiative pâtit du clivage gauche-droite. Le Parti Socialiste et les Verts la soutiennent tandis que le PLR (Parti libéral radical) et l'UDC (Union démocratique du centre) la rejettent.

Et, sans surprise, le patronat s'y oppose. Dans une lettre envoyée à ses collaborateurs, dont Le Temps s'est procuré une copie, le géant helvétique de l'agroalimentaire Nestlé considère que cette initiative restreindrait "massivement la liberté contractuelle et la compétitivité d’entreprises comme Nestlé". Le SonntagsBlick cite également Nick Hayek, patron de Swatch Group, qui évoque "une initiative dogmatique avec des exigences trop rigides".

Julien Marion