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Sylvie Goulard aux eurodéputés: "I'm clean!"

Le parlement européen - Image d'illustration -

Le parlement européen - Image d'illustration - - Frédérick Florin - AFP

La candidate française à la Commission européenne, impliquée dans une affaire d'emploi présumé fictif, a demandé au Parlement européen de respecter la présomption d'innocence.

Sylvie Goulard s'est montrée offensive face aux députés européens qui l'ont auditionnée ce mercredi pour valider ou non sa nomination au sein de la Commission européenne.

Elle a ainsi demandé "le "respect de la présomption d'innocence" et mettant en avant le fait qu'elle n'est pas mise en examen. "I'm clean", a-t-elle lancé en anglais aux eurodéputés.

"Je ne suis pas mise en examen", mais "je respecterai, si elle advient, la décision de justice", a déclaré la candidate qui fait l'objet de deux enquêtes - l'une de la justice française, l'autre de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) - dans l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants des eurodéputés du parti centriste français Modem.

Cette affaire l'avait conduite à quitter son poste de ministre des Armées en juin 2017, un mois seulement après sa nomination.

"Je n'ai rien reconnu"

"Un usage existe en France, depuis les années 1990, selon lequel tout ministre, à partir du moment où il serait mis en examen, devrait démissionner", a-t-elle expliqué, ajoutant que "dans les institutions européennes, un tel usage n'existe pas".

"Je n'ai pas été mise en examen, mais j'ai estimé alors pour une raison, avoir la responsabilité des armées françaises (...) que je ne pouvais pas faire courir ce risque", a-t-elle ajouté.

"Ce n'est pas que j'aurais du mépris pour les fonctions européennes", mais "la gravité de l'engagement de la vie humaine est un petit peu d'une autre nature".

Bien que les enquêtes la concernant soient encore ouvertes, la Française a déjà remboursé 45.000 euros au Parlement européen, correspondant à huit mois de salaire d'un de ses assistants, pour lequel elle n'a pas pu fournir "de preuve de travail".

"Je n'ai rien reconnu" avec ce remboursement, a-t-elle assuré, expliquant qu'"il y avait eu des problèmes au moment de (la) démission" de ce collaborateur.

Sylvie Goulard a également été interrogée sur son travail de consultante, à "plus de 10.000 euros" mensuels, pour un think tank américain, l'institut Berggruen, d'octobre 2013 à janvier 2016, alors même qu'elle était eurodéputée.

"J'ai tout déclaré, tout était légal", a-t-elle souligné. "Le Parlement permet d'avoir une activité professionnelle. On peut considérer que c'est opportun ou pas (...) Simplement je crois que dans un Etat de droit, on ne peut pas jeter la suspicion", a-t-elle poursuivi.

Son objectif, a-t-elle expliqué, était d'"avoir accès a un certain nombre de personnes influentes" pour "faire avancer des idées". "Je conçois que les sommes soient élevées", mais "ça correspond aux conditions qui se pratiquent", a affirmé la Française.

Les candidats roumains et hongrois écartés

On rappellera que les deux candidats aux postes de Commissaires de la Roumanie et de la Hongrie ont été jugés "inaptes" par les eurodéputés en raison de conflits d’intérêts présumés, et ce avant même leur audition devant le Parlement.

"Tous les candidats auront une chance équitable, mais les candidats doivent nous convaincre qu’ils sont qualifiés pour le poste et que leur intégrité est sans reproche", résumaient les députés issus du groupe PPE à l’approche des auditions.

OC avec AFP