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Tafta: la France va demander l'arrêt des négociations

"Il n'y a plus de soutien politique de la France à ces négociations", annonce le secrétaire d'État au commerce extérieur Matthias Fekl ce mardi matin sur RMC. Pour la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, cela ne signifie pas que les négociations aient échoué.

"Il faut un coup d’arrêt clair, net, définitif" aux négociations sur le Tafta, annonce ce mardi matin Matthias Fekl sur RMC. "Il n’y a plus de soutien politique de la France à ces négociations", a ajouté le secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur. La France va demander au mois de septembre à la Commission européenne de stopper les négociations sur le projet de traité de libre échange entre Européens et Américains, également appelé TTIP. 

L'exécutif regrette que "les négociations ne (soient) pas à la hauteur de la relation historiques existantes entre l’Europe et les États-Unis". 

"Les Américains ne donnent rien..."

Pour mémoire, c'est la Commission européenne qui négocie directement avec les États-Unis. Matthias Fekl, lui, suit depuis deux ans ces négociations pour le compte de la France. Bien qu'il annonce qu' "aujourd'hui, la France ne soutient plus cette négociation", il précise que "ce n'est pas la Commission qui est en cause dans cette affaire".

Le problème vient de l'attitude des États-Unis selon lui. "Les Américains ne donnent rien ou alors des miettes, estime le secrétaire d'État français (...) Ce n'est pas comme ça qu'entre alliés on doit négocier", a-t-il indiqué, ajoutant que "les relations ne sont pas à la hauteur entre l'Europe et les États-Unis, il faut reprendre plus tard sur de bonnes bases".

La France exprimera cette position en septembre, lors d'une réunion des ministres chargés du commerce extérieur à Bratislava.

Les négociations "n'ont pas échoué"

Pour la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, "les négociations ont été difficiles, bien sûr, nous le savions depuis le début, mais elles n'ont pas échoué". Et elle ajoute: "Nous avions l'objectif et nous l'avons toujours (...) de conclure (les négociations) avant la fin du mandat Obama" en janvier 2017. "Et si ce n'est pas possible, il est logique de faire le plus de progrès possible". 

"Je ne veux pas analyser l'esprit et les intentions du président Hollande", a précisé Cecilia Malmström. Mais "il est clair que pour le moment, nous n'avons pas assez", a-t-elle ajouté. "Nous ne pouvons pas conclure avant la fin de l'année."

La Maison Blanche confirme que les négociations se poursuivent.

A.R.