Les taux français au plus bas
La France emprunte de moins en moins cher. Ce vendredi, les taux à 10 ans ont connu un nouveau plus bas historique à 2,50% sur le marché secondaire de la dette. Les craintes dues à la crise de l’euro et de la Grèce poussent les investisseurs à se réfugier sur des actifs sûrs comme certaines obligations. L’Allemagne en a donné une parfaite illustration mercredi avec une émission obligataire à un rendement sans précédent (0,07% en moyenne). En tenant compte de l’inflation, ce taux est négatif et pourtant les investisseurs se sont rués sur ce titre.
Selon les experts d’Intégrale Bourse, sur BFM Business, dans le cas de la France, deux autres facteurs expliquent les taux historiquement bas de la dette hexagonale.
Franklin Pichard, directeur de Barclays et invité de Sébastien Couasnon cet après-midi, pense qu'"avec la baisse des devises émergentes ces derniers mois, certains investisseurs réduiraient la voilure dans ces pays et replaceraient une partie des fonds sur de la dette en euros qui offre encore un rendement un tant soit peu élevé".
Des anticipations ratées sur une attaque de la dette française
Autre phénomène qui tire les taux français vers le bas: la politique française. Contrairement à ce qu’affirmaient les plus pessimistes, les marchés n’ont pas sanctionné l’élection de François Hollande. "On a eu des positions vendeuses sur la dette française qui ont été débouclées en Asie et à Londres. Les investisseurs avaient spéculé sur une remontée des taux français à l’issue des élections, ce qui ne s’est pas produit. Donc on préfère aujourd’hui couper", analyse Franklin Pichard.
Un constat que partage également Gérald Grant, analyste chez Edmond de Rothschild Investment Managers et également interviewé dans Intégrale Bourse, qui observe que les menaces sur la dette française n’ont jamais abouti. En conséquence, il explique qu'on observe des annulations de positions vendeuses fortes de la part de hedge funds.