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Taxe GAFA: faute d'accord au niveau mondial, cela va "redescendre au niveau européen" annonce Breton

Invité sur le plateau de BFM Business, le nouveau commissaire européen a réagi au refus attendu des Américains de soutenir une taxe GAFA au niveau de l'OCDE. C'est désormais à l'Europe de s'entendre sur cette question.

Une fois de plus, Donald Trump opère un nouveau revirement. Malgré un accord de principe sur la taxe GAFA, initiée par les Français, le président américain devrait finalement fermer la porte à une taxe au niveau de l'OCDE.

Pour autant, la question des GAFA reste une des priorités de la nouvelle Commission européenne. "Il faut revoir beaucoup de choses" assure ainsi Thierry Breton, en charge du Numérique. "Il faut voir s'il y a la création de monopoles, il faut voir s'il y a la création de rentes. Il faut faire, en fait, tout ce qu'on a fait dans les autres espaces" explique-t-il. "Cette question, elle est légitime, ça ne tombe pas du chapeau."

Reste qu'il faudra donc faire sans les Etats-Unis pour cette taxe française. "Aujourd'hui, il y a sept pays européens, donc ce n'est pas la taxe française" corrige le nouveau Commissaire, entré en fonction dimanche, soulignant qu'il s'agissait de "l'appropriation d'un impôt plus juste" suivie par sept pays.

"Prendre son destin en main sans naïveté"

Et c'est sur ce plan que les travaux vont continuer, malgré le veto américain. "La position qui avait été dite à l'époque [de son initiation, ndlr], c'est de dire : si jamais ça ne tient pas, on va regarder le sujet au niveau européen. Donc cela va arriver évidement sur la table" annonce Thierry Breton.

"Les temps changent et c'est la raison pour laquelle le continent européen doit prendre son destin en main sans naïveté" poursuit-il. "On va appliquer ce qu'on avait dit (…) Si jamais, précisément, il n'y a pas d'accord possible au niveau de l'OCDE, cela va, à ce moment-là, redescendre au niveau européen, et je défendrai cette position."

Thomas Leroy