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Taxe GAFA: "nous ne céderons rien" promet Bruno Le Maire

Le ministre de l'Economie et des Finances était l'invité exceptionnel d'Hedwige Chevrillon, en direct depuis le Forum de Davos. Il a notamment évoqué le dossier de la taxe mondiale sur les géants du numérique qui empoisonne les relations franco-américaines.

"Nous avons été leaders sur le sujet, nous le resterons!" La taxe sur les géants du numérique ne sera pas abandonnée par la France, malgré les pressions américaines. C'est le message martelé par le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, ce jeudi, au micro de BFM Business. 

"Nous ne céderons rien sur cette refondation de la fiscalité internationale. Nous continuerons à percevoir des taxes sur les géants du numérique" a insisté le ministre, mettant en garde les Etats-Unis contre une guerre commerciale qui "n'est dans l'intérêt de personne." 

Pas question donc d'accepter l'offre américaine, qui préférait une taxe optionnelle. "Une taxe optionnelle, c'est quasiment une contradiction dans les termes" explique Bruno Le Maire. "Une taxe, soit elle est obligatoire et efficace, soit elle est optionnelle et personne ne la paye. Je ne connais personne qui paye volontairement une taxe."

Une rencontre avec son homologue américain, cet après-midi, devrait déboucher sur un accord, espère-t-il. Cela ouvrirait la voie à une taxe mondiale sur les GAFA. "Nous nous donnons quelques mois" pour aboutir à un accord international, "d'ici, je l'espère, la fin de l'année 2020." 

Un "package" avec une taxation minimale sur les sociétés

Mais quel que soit le résultat de cette rencontre, "nous continuerons en 2020 à percevoir une taxation sur les géants du numérique" a-t-il indiqué. La veille, Donald Trump a mis en garde contre des représailles américaines envers l'Europe, et notamment le secteur automobile, si cette taxe était maintenue. 

Pour faire plier les Américains, Bruno le Maire compte sur son "package taxation minimale, taxation digitale". Au-delà de la taxe sur les GAFA, "nous nous battrons aussi pour mettre en place une fiscalité minimale parce que nous ne pouvons plus accepter d'avoir des entreprises qui délocalisent leurs profits pour payer un impôt sur les sociétés de 2 ou 3% au lieu des 25% auxquels nous serons en 2022, en France" explique Bruno Le Maire, précisant que les Américains souhaitent cette taxation minimale "parce que eux aussi perdent beaucoup d'argent à cause de l'évasion fiscale. Donc c'est un argument."

Thomas Leroy