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Taxer les GAFA par un impôt minimum, la nouvelle idée de l'Allemagne

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Olaf Scholz, ministre allemand des Finances souhaite une imposition minimale valable dans le monde entier des bénéfices de multinationales. Il vise les géants américains du numérique.

C'est la nouvelle idée de l'Allemagne. Olaf Scholz, ministre des Finances souhaite une imposition minimale valable dans le monde entier des bénéfices de multinationales. 

Le ministre du gouvernement Merkel vise en particulier les juteux bénéfices réalisés par les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et autres plateformes numériques comme YouTube ou Airbnb qui échappent grandement aux fiscs de pays où ils exercent principalement leur activité.

Le numérique "aggrave un problème que nous connaissons bien avec la mondialisation et que nous essayons de contrecarrer : la localisation des bénéfices vers des contrées fiscalement avantageuses", explique le ministre. Objectif : aider les États à réagir au dumping fiscal d'autres États, en s'appuyant sur les travaux de l'OCDE sur le sujet.

"Nous avons besoin de mécanismes coordonnés qui empêchent un déplacement des revenus dans les paradis fiscaux", plaide-t-il, jugeant aussi que l'UE accuse un retard en la matière.

Le "oui mais" de Bruno Le Maire

L'Allemagne a déjà affiché sa réticence face au projet français visant à taxer les GAFA à hauteur de 3% des revenus tirés de certaines activités, en particulier la publicité et la revente de données personnelles.

Dimanche, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a commenté les déclarations d'Olaf Scholz. "Je suis favorable à la proposition qu'a faite le ministre des Finances allemand, qui est de dire: il faut qu'il y ait un système mondial qui soit plus harmonieux", a réagi Bruno Le Maire sur France 3.

"Mais ne rêvons pas, c'est pas demain la veille, donc en attendant, ce que je souhaite, c'est d'ici la fin de cette année (...) décider sur la taxation des géants du numérique, déjà au niveau européen", a-t-il ajouté.

La proposition actuellement en débat, présentée en mars par la Commission européenne, prévoit une taxe sur le chiffre d'affaires des géants du net, le temps qu'une solution soit négociée à l'échelle mondiale au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

La rédaction avec AFP